Ce vœu part d’un constat largement partagé aujourd’hui : malgré le travail formidable de toutes les structures qui la font vivre dans notre pays, l’aide alimentaire ne permet pas de lutter durablement contre la pauvreté. Elle ne peut donc dès lors faire office d’unique solution pour garantir à chacun et chacune d’exercer pleinement son droit à l’alimentation.
Le droit à l’alimentation c’est prendre le problème de la faim à la racine en s’attachant aux besoins, aux envies et la voix de celles et ceux qui aujourd’hui ne peuvent pas manger comme ils le désirent.
C’est la conscience de cette pauvreté grandissante : 1 français sur 6 ne mange pas à sa faim, contre 1 sur 11 il y a 20 ans, et cette nécessité de garantir un droit chacun qui amène les communistes à considérer positivement les expérimentations qui s’inscrivent dans cette perspective.
En ce sens, nous saluons les différentes initiatives citées dans cette délibération, tant des activités de cuisine, de jardinage permettant à l’alimentation de trouver un cadre non seulement « fonctionnel » mais également ludique, donc social.
C’est pourquoi, j’en profite pour le dire, nous ne nous opposons pas au vœu déposé par les écologistes sur l’expérimentation d’une, je cite, « sécurité sociale alimentaire ». Nous ne nous y opposons pas, car nous luttons quotidiennement pour que chacun puisse manger à sa faim, que chacun puisse se loger, avoir accès à l’éducation et à la culture, en somme, à tout ce qui construit une vie digne.
C’est pourquoi nous avons également insisté sur la nécessité que cette expérimentation et le budget qui lui sera alloué n’empiètent pas sur les budgets actuellement dédiés à l’aide alimentaire. Car si elle est grandement imparfaite, cette solution permet tout de même à de nombreuses personnes de manger au quotidien.
Cependant, cette initiative de « Sécurité sociale alimentaire » porte un nom qui nous interpelle. Il ne s’agit pas là d’une remarque d’un ordre esthétique, il ne s’agit pas non plus d’un simple détail. La Sécurité sociale, comme l’ont notamment créé les communistes et la CGT au sortir de la Guerre, est indissociable du travail.
Elle repose sur 3 éléments à la fois fondamentaux et fondateurs : l’universalité, le conventionnement démocratique et la cotisation.
La Sécurité sociale tient sa robustesse depuis 80 ans, et ce, même face à des gouvernants prêts à la détricoter, de sa corrélation au travail et aux travailleurs. C’est pourquoi, dans le cadre de cette expérimentation parisienne, nous privilégions la dénomination de Caisse alimentaire commune, qui nous semble plus juste sur ce que sera effectivement cette expérimentation.