Les objectifs inscrits au BP 2022 sont d’« accélérer la transition sociale de Paris, répondre aux défis du changement climatique et de ses impacts socio-écologiques ». Or en la matière, notre Groupe pense que Paris peut mieux faire.
- Comment justifier la baisse des crédits alloués aux structures d’insertion alors que le taux de personne sans emploi ou activité grimpe en flèche depuis le covid ?
- Comment justifier la baisse des crédits dédiés aux structures de l’ESS alors que la ville affiche, dans les nombreux plans et schéma parisiens, l’ambition de favoriser de nouvelles économies locales développées sur des modèles plus vertueux ?
Nous savons que le budget de l’action économique est en baisse, qu’il faut faire des choix, et ce sont des choix politiques, comme vous l’avez très bien dit Madame La Maire. Or justement, la diminution des crédits que cette période compliqué commande ne s’opère pas là l’où on s’y attend. Le budget d’investissement est en hausse de 9.9 million € par rapport au Budget primitif 2021 pour les actions sectorielles, càd les structures de l’industrie et du commerce privées, alors que dans le même temps les crédits alloués à L’insertion économique et l’économie sociale et solidaire baissent de près de 2 millions €. À notre sens, les choix politiques ne sont pas les bons.
D’autant plus que nous savons que trop souvent, ces structures privées, ne jouent pas le jeu. On subventionne largement le privé avec de l’argent public, sans réellement contraindre les entreprises à – au moins respecter le droit du travail, et au mieux jouer le jeu de la solidarité en favorisant l’insertion, en prenant des engagements forts en matière sociale et environnementale.
Nous déposons donc un vœu rattaché à ce budget, qui demande la mise ne en place d’un groupe de travail sur les possibilités de mise en place de critères sociaux et environnementaux dans l’attribution des aides publiques versées au secteur privé. Nous devons, sur le schéma des subventions aux associations, critériser les aides versées aux entreprises sur des conditions sociales et environnementales pour être cohérents avec les objectifs de transition de la Ville mais aussi pour faciliter la compréhension de l’action publique menée sur le territoire parisien.
Par ailleurs, nous l’avons vu, la crise sanitaire a exacerbé les inégalités : les précaires sont encore plus précaires et les plus riches… hé bien ils sont encore plus riches ! Notre Groupe s’oppose à cette spirale infernale et porte un vœu pour que la Ville agisse contre l’enrichissement de quelques-uns sur le dos des premiers de corvée. C’est en l’occurrence un vœu relatif à l’évasion fiscale pour que la Ville s’engage à ne souscrire aucune émission obligataire auprès d’institutions condamnées pour blanchiment de fraude fiscale et s’abstienne de contracter auprès d’institutions engagées dans des procédures judiciaires relatives à la fraude fiscale.
Enfin, les jeunes, ont été très fragilisés depuis deux ans et percutés par le prolongement de la crise sanitaire. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ont perdu leur emploi et sont contraints de choisir entre se nourrir, se loger ou se soigner. En conséquence, le recours aux aides alimentaires ne faiblit pas. Plus de 12% des 18 à 29 ans qui ne sont plus en étude vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 900€ par mois. Pas étonnant alors que l’enveloppe du Fonds d’aide aux jeunes, géré par la Mission locale de Paris, ait été entièrement consommée au bout de 6 mois sur ces deux dernières années. Nous portons alors un amendement pour que les crédits soient doublés pour l’année 2022, afin de faire face aux besoins grandissants de nos jeunes.
Dans le même esprit, notre Groupe a déposé un amendement au Budget Emploi 2022 afin qu’un poste de médiateur soit créé au sein de de la Maison de la jeunesse dite QJ pour « Quartier Jeunes », afin d’accueillir et d’assurer le dialogue avec des usagères et des usagers en demande.
Et parce que les jeunes de 18-24 ans représentent la catégorie de la population qui cumule le plus fort taux de prévalence pour l’anxiété, pour la dépression et pour les troubles du sommeil, Parce que les séquelles psychologiques liées à la crise risquent d’être durables ; nous demandons qu’un poste de psychologue soit créé afin d’assurer les permanences santé mentale au sein du Pôle santé de QJ, actuellement géré par 13 associations qui font un travail remarquable auprès des jeunes.