Notre groupe est bien sûr favorable à la simplification de la réglementation lorsqu’elle se fait pour l’efficacité et la qualité du service rendu aux usagers. Toutes les mesures qui mettent en place un meilleur traitement des déchets sont bienvenues, et nous pensons notamment à l’intégration de la collecte spécifique des déchets alimentaires à l’horizon du 31 décembre 2023.
Pour notre groupe, cette simplification devrait d’abord passer par un point essentiel. Aujourd’hui, dans la moitié des arrondissements de la Ville, la collecte des déchets est privée. Nous le déplorons. La collecte des déchets est un service public que nous devons rendre aux habitants. Il s’agit de leur assurer une meilleure qualité de vie. Le modèle mixte entre public et privé à Paris n’est pas satisfaisant et nous devons pousser à une plus grande part de régie publique. Les faits sont têtus : aujourd’hui, la tonne de déchets ramassés par le privé coûte 15 euros de plus que lorsqu’elle est enlevée par le public.
Et la régie permet aussi de garantir aux agents de meilleures conditions de travail, ainsi qu’une meilleure sécurité professionnelle grâce à leur statut. C’est pourquoi nous souhaitons une augmentation plus importante du nombre de conducteurs et d’éboueurs. C’est pourquoi nous proposerons aussi, et systématiquement, le retour en régie de compétences externalisées à des entreprises du privé à la fin de chaque marché.
Tout d’abord parce que cette gestion avec le privé est source de désorganisation. Prenons l’exemple de Paris Centre : des bennes circulent de 6 heures du matin, jusqu’à 23 heures le soir du fait des différents modes de gestion selon que l’on soit dans le 1er, le 2e, le 3e ou le 4e arrondissement.
Nous proposons donc que cette collecte se tienne en un seul tour le matin, ce qui aurait plusieurs vertus : la réduction de l’encombrement des rues, la fin des poubelles sorties à toute heure dans Paris, la réduction de déchets disponibles et donc la limitation de la prolifération des rats.
Il est en effet fondamental que le traitement des déchets ne soit pas une manne financière pour de grandes entreprises privées. Ces entreprises utilisent souvent des emplois mal rémunérés pour dégager des profits. Ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas ainsi que nous voyons la transition écologique.
Enfin, toutes les simplifications et les efforts que nous effectuerons ne seront efficaces qu’à une seule condition : celle de la réduction de la production de déchets. Pour impulser le changement nécessaire, il convient d’agir à la racine du mal et de changer notre modèle de production. Les actions individuelles et l’incitation à la sobriété et à la consommation responsable ne suffiront pas.
Nous préférons agir pour que les industriels produisent moins de déchets. Pour y arriver, nous devons mener une lutte contre l’obsolescence programmée. Cela fait pleinement partie des actions de prévention qui permettront de réduire le flux des déchets. Nous devons imposer à la grande distribution de limiter les emballages jetables qui font partie des stratégies marketing. Nous pouvons le faire en favorisant l’implantation de commerces alimentaires, issus de l’économie sociale et solidaire, qui travaillent en circuit court et qui vendent en vrac, ce qui limite à la source les déchets liés aux emballages jetables.
Cette délibération est donc une étape, mais qui appelle un changement plus global de la collecte et de la gestion des déchets à Paris.