A l’heure où Macron et son gouvernement décrètent une nouvelle augmentation des tarifs d’électricité, nous sommes amenés à discuter du nouveau contrat de concession avec Enedis.
Ces nouveaux documents nous offrent plusieurs motifs de satisfaction. Tout d’abord le schéma directeur des investissements sur les 25 ans du contrat, et les plans d’investissement quinquennaux.
En matière de travaux, nous soulignons la priorité donnée aux ouvrages accidentogènes du réseau haute tension, et le renforcement de la résilience, notamment en prévision des futures canicules.
Cela nous avait d’ailleurs particulièrement frappés lors de la MIE Paris à 50°C. L’audition d’ENEDIS avait souligné l’enjeu des jonctions de transition rubanée, responsables de plus de 2/3 des incidents en été.
Cette exigence en matière d’investissement sur la résilience du réseau nous permet de porter une autre exigence : celle du service public. En particulier sur le critère B qui détermine le niveau de la qualité d’alimentation. Si ce critère obtient une meilleure moyenne à Paris qu’au niveau national (avec presque 25 minutes de coupure en moyenne en 2022), nous devons tout de même souligner qu’il est en baisse.
Dès lors, il est important d’atteindre les objectifs du présent contrat : 20 minutes de coupure par an en moyenne pour 2030, et seulement 15 min pour 2050. La qualité du service public doit être notre priorité.
Mais nous avons aussi des objectifs environnementaux. La contribution financière annuelle de 3M€ d’ENEDIS, permettra de financer des actions pour la transition écologique et l’adaptation au changement climatique. Il nous semble incontournable que ces actions bénéficient d’ailleurs en priorité à nos bailleurs sociaux.
Nous nous félicitons de l’attention portée au retour d’expérience via les 6 observatoires dont il est question (les consommations, la charge des véhicules électriques, la production raccordée au réseau de distribution, les puissances appelées, les raccordements et la précarité énergétique).
J’en profite pour souligner la contribution renforcée d’EDF à la lutte contre la précarité, en augmentant sa participation au Paris Energie Familles à hauteur de 5.2M€ dès 2025. Contribution qui s’ajoute à celle qui abonde le FSL.
Nous avons un point de désaccord, que nous avons déjà avancé.
Vous savez que nous plaidons pour le service public. Et le service public national. Car la production d’énergie ne peut se faire localement et nécessite un réseau interconnecté pour assurer sa stabilité (et éviter les shutdowns). Car l’énergie est un bien commun qui doit être payé au même tarif dans toute la France, en garantissant la solidarité et la péréquation tarifaire. Car les salariés de l’énergie doivent tous bénéficier du statut protecteur des IEG, un statut innovant et à l’avant-garde, sans subir le dumping social d’un privé même bien intentionné.
Ceci dit, comment parler de fourniture d’électricité sans évoquer l’actualité ?
Le ministre de l’économie et des finances a annoncé une hausse des tarifs réglementés de vente de l’électricité de 8.6% pour le tarif de base et de +9.8% pour les usagers sur les heures creuses alors même que les prix de gros de l’électricité ont baissé de 30% sur le dernier semestre !!
Quand le parc nucléaire est à l’arrêt et que les prix flambent, nous pouvons comprendre les augmentations.
Mais quand le parc fonctionne et que les prix chutent, les macronistes décrètent une nouvelle hausse ! Ils sont définitivement à la masse !! Même la Commission de régulation de l’énergie considérait que la chute des coûts de production devait entraîner une baisse des factures.
Rappelons que les factures d’électricité ont augmenté de 43% depuis février 2023.
12 millions de français sont désormais confrontés à la précarité énergétique.
Cette décision politique va pousser davantage de nos compatriotes dans la précarité et la privation, et pénaliser nos collectivités territoriales.
Les ménages paieront jusqu’à 200€ de plus par an pour une famille de 4 personnes.
C’est un véritable racket.
Et comme si ça ne suffisait pas, le gouvernement a d’ores et déjà programmé une nouvelle hausse pour le 1er août. Toujours premier de cordée pour faire les poches des plus modestes plutôt qu’aux ultra-riches,.
A l’heure où nous sommes supposés électrifier nos usages pour les décarboner, taxer ainsi 6 milliards d’€ sur les ménages est aussi un contresens écologique.
Face à cette logique libérale, nous voulons interpeller le gouvernement pour qu’il annule l’augmentation de l’accise entrée en vigueur le 1er février.
Enfin, nous plaidons toujours pour un pôle public de l’énergie, afin de sortir l’électricité de cette logique libérale qui arrose d’argent certains fournisseurs d’énergie qui ne produisent pas le moindre KW/h et qui frappe le pouvoir d’achat de tous les usagers.