Il y a un enjeu fondamental dans l’élaboration du plan local d’urbanisme, et dans ce projet d’aménagement et de développement durable. C’est celui du rééquilibrage territorial. De la Ville du quart d’heure en passant par la lutte contre la mono-activité des territoires, la question de la répartition des activités et des flux humains doit retenir toute notre attention. Non seulement pour dessiner la Ville de demain, mais surtout pour répondre aux besoins qui se manifestent déjà aujourd’hui.
Si l’on fait de la mixité fonctionnelle une priorité de l’aménagement urbain, la réflexion se doit d’intégrer pleinement le paramètre de la mixité sociale.
Sortir un quartier, un arrondissement, du modèle du sur-tourisme ; développer l’offre de services publics, déficitaire, dans un autre. Tout cela ne peut aboutir que si l’on crée les conditions de la mixité sociale sur l’ensemble du territoire parisien ; si on assure un accès équitable à notre Ville à toutes et tous.
Nous voulons une ville inclusive où chacun, chacune puisse prendre sa place quel que soit sa situation : femme/homme ; jeune/âgé ; en situation de handicap ; avec des revenus modestes ; en situation de précarité comme.
Parce qu’aujourd’hui, notre Ville reste marquée de part et d’autre par des inégalités sociales majeures. Lorsque l’on parle de spécificités localisées, de déficit ou de surconcentration de certaines activités, on parle avant toute chose d’une distribution inégale des chances sur notre territoire. Et la première clé d’une répartition plus juste, plus équitable, c’est l’habitabilité.
Cela passe par un le rééquilibrage social et résidentiel de notre Ville.
Social, parce qu’il faut créer des dizaines de nouveaux équipements publics, culturels, sportifs de santé, pour la jeunesse. Il faut créer cinquante nouveaux gymnases, de dizaines de piscines, de bibliothèques, de conservatoires dans tout Paris et prévoir pour cela les réserves d’équipements publics nécessaires.
Résidentiel, parce qu’il faut garantir l’accessibilité là où les prix et la composition du parc locatif ne permettent pas ou plus l’installation des classes moyennes et populaires.
C’est atteindre 30% de logement social à Paris qui permettra de leur garantir cet accès au logement partout à Paris ; qui favorisera un rééquilibrage entre l’Ouest et le Nord Est Parisien et pour se faire pourquoi ne pas abaisser le seuil d’obligation d’inclure du logement social en dessous de 800m2 de construction.
Si j’insiste sur le logement social dans le cadre de ce PADD, c’est aussi parce qu’il nous faut penser nos relations avec les villes voisines, de petite et grande couronne, voire des régions voisines : nous ne pouvons pas nous satisfaire de repousser toujours plus loin les travailleuses et travailleurs qui font Paris, au quotidien, sans être en capacité de s’y loger à prix raisonnable.
Autre volet de l’interaction avec les territoires voisins : celui de l’activité économique. Ma collègue Barbara Gomes en parlait tout à l’heure, la relocalisation de la production est un enjeu majeur et elle a pour préalable la préservation de l’intermodalité ; notre Ville doit au contraire penser leur maillage dans un objectif de développement durable, comme le prévoit ce PADD. Il est indispensable de maintenir des réserves dans le PLU pour l’artisanat, le commerce de proximité, fabriqué ici, consommé ici à l’image de la lessive de Paris, de brasserie, de fromagerie, pour ne citer que ceux-là.
Enfin, nous continuons de poser les bases du futur PLU, mais la concertation avec les habitantes et les habitants n’est pas terminée, elle va encore se poursuivre, et nous devons continuer d’aller à leur rencontre, d’être à l’écoute, attentives et attentifs à leurs besoins pour construire le Paris de demain bioclimatique, solidaire et inclusif.