Le constat du GIEC est sans appel : le réchauffement climatique est manifeste et son origine humaine incontestable. Il s’agit d’agir, massivement et sans retard.
La ville de Paris, et notre majorité de gauche et écologistes, a très tôt pris la mesure du problème. En actant son premier plan climat de la Ville en 2007, 5 ans avant que la loi ne l’y oblige. Et avec des objectifs ambitieux, en partie réalisés. Nous avons réussi à baisser nos émissions de gaz à effet de serre de 20%. Mais la baisse des consommations d’énergie est en deçà de nos objectifs. Nous y reviendrons. Si le bilan est donc positif, il s’agit aujourd’hui de corriger les limitations et d’aller plus loin. Car le réchauffement s’accélère.
La présente délibération acte une méthode et un processus de consultations afin de réviser notre plan climat. Le réchauffement climatique montre les ravages du système capitaliste. Et l’attaquer suppose la mobilisation massive des populations. Il s’agit en la matière d’être radicaux, sous peine d’être irresponsables.
Pour l’avenir, nous soutenons donc l’objectif d’aller plus vite. Nous devons faire feu de tout bois (si vous me permettez l’expression). Le principal levier pour notre territoire est certainement la rénovation thermique des bâtiments, tant d’habitation que du tertiaire. L’action de la Ville est volontariste avec près de 5000 logements sociaux rénovés chaque année. Mais l’austérité infligée à la Ville par l’État nous empêche d’aller plus loin. Il est urgent de changer cette politique nationale. Il est temps aussi que les copropriétés privées soient massivement rénovées elles aussi, et seul un investissement massif étatique permettra de le financer.
L’autre source principale d’émission est les transports des personnes et marchandises. Vous le savez, nous plaidons pour une accélération des investissements publics dans les transports en commun et le vélo. Nous demandons notamment 15 milliards d’investissement dans le volet mobilité du CPER afin de construire tous les projets déjà sur la table pour construire de nouvelles lignes de transports en commun. Là encore, nous voulons aller plus loin. Qui suppose clairement de sortir dans l’austérité infligée à la puissance publique.
Nous soutenons aussi l’objectif de renforcer la dimension sociale du plan climat. Je me suis souvent exprimé sur la nécessité de concilier social et écologie. En matière de transport notamment, nous y reviendrons d’ailleurs à ce conseil. Mais aussi en matière de prix de l’énergie. Je plaide régulièrement pour des tarifs régulés de l’énergie, limités, qui permettent de faire un réel bouclier social sur l’énergie. Je plaide aussi pour que les tarifs de l’énergie produite localement, par exemple par la CPCU, soient limités. L’enjeu social reste important. Et comme le social concerne tant les consommateurs que les salariéEs, vous le savez, nous plaidons aussi pour que notre action écologique se fasse en lien avec des entreprises qui respectent leurs salariéEs et notamment leurs statuts quand ils existent.
Nous aurons des propositions concrètes à faire à l’avenir pour concilier justice sociale et action écologique. Nous proposons ainsi :
- la rénovation thermique de 30 000 logements sociaux supplémentaire avant 2026
- le lancement d’une étude visant à la création d’un métro sous la forme d’une rocade autour de Paris
- la création d’une rocade cyclable autour de Paris.
Sur la question sociale, le chantier de la ZFE reste devant nous. Si le renforcement de la ZFE est prévue pour le 1er janvier 2023, nous constatons que toujours rien n’est prévu pour l’accompagnement social de sa mise en œuvre. Nous avions déposé de nombreux vœux pour des aides sociales. Le sujet n’a pas avancé et nous risquons d’avoir plus d’un million de véhicules qui ne pourraient circuler en janvier. Nous le redisons, il est urgent d’accompagner socialement les populations.
Sur la question du mix énergétique, nous le savez, nous ne partageons pas l’objectif de 100% d’énergie renouvelable, mais celui d’un mix à 100% d’énergie décarbonée incluant le nucléaire (comme le recommande le GIEC d’ailleurs). Mais nous soutenons le développement massif des énergies renouvelables sur notre territoire, par exemple de chaleur urbaine, des réseaux de froid, de géothermie, de solaire thermique, etc. Mais au-delà du mix, nous posons la question du modèle économique : dans le cadre du privé ou du public ? avec quels droits pour les salariéEs ? pour quels coûts pour les consommateurs ? ces questions restent toujours devant nous.
Enfin, sur la méthode de la révision, nous pointons une difficulté. Il est souhaitable que tous les citoyens y soient associés, et pas seulement les personnes et CSP habituellement présentes lors de certaines concertations. Les personnes les plus pauvres sont celles qui sont le plus concernées par les pollutions et le réchauffement climatique. Nous serons sensibles au déploiement de nos consultations dans les quartiers populaires.
Bref, vous l’aurez compris, nous saluons l’investissement et le volontarisme de la Ville. Et serons au rendez-vous pour la construction d’un nouveau plan climat qui nous permette d’être encore plus ambitieux.