Communistes Paris

Plan Climat Paris 2024-2030

Madame la Maire, mes chers collègues. Alors que l’objectif des accords de Paris prévoyait de limiter le réchauffement de la planète à +2°C maximum en 2100 et même de stabiliser ce réchauffement à 1.5°C … Tout indique, en cette période de COP 29, que nous nous dirigeons vers un monde à +3°C selon le GIEC.

Et on ne peut pas dire que l’action des Etats, mais aussi de la France soit à la hauteur. Le 24 octobre dernier, le ministère de l’économie a publié sa stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et de la politique énergétique nationale. Selon ce document, la progression des dépenses de l’Etat en faveur de la décarbonations de 2024 à 2027, hors périmètre du service public de l’énergie, ne serait que de 700 millions. Autrement dit, une stagnation.

Mais le projet de loi de finances pour 2025 présenté par Michel Barnier ne nous rassure pas plus. Le climat est l’un des grands perdants de la politique économique du gouvernement. A titre d’exemple, On en a parlé, Le Fonds vert sera amputé d’1 milliard et demi d’€ , Mais C’est aussi 200 millions en moins Pour le service public de l’énergie, le soutien aux énergies renouvelables et à la lutte contre la précarité énergétique. Et encore, 130 millions devraient être ponctionnés dans les caisses des agences de l’eau qui œuvrent à la préservation de l’eau et des milieux aquatiques sur les territoires.

Avec de tels dirigeants, nous allons dans le mur. Mr Alphand je pense que vous vous trompez de cible c’est bien au gouvernement que vous devriez vous en prendre, et comme d’habitude vous critiquez mais je n’ai entendu aucune proposition dans votre intervention.

Dès lors, quelles sont les conséquences de ce réchauffement de 3°C ? L’explosion du nombre de vagues de chaleur, des sécheresses, des feux de forêt, des crues et des inondations désastreuses, dans le monde entier font la une de nos médias quasi quotidiennement Ce sont les plus pauvres qui subissent, pendant que les plus riches, eux, prospèrent sur la destruction de la planète. J’en veux pour preuve l’augmentation des dividendes versées par les entreprises les plus polluantes, mais aussi l’augmentation de 46% des émissions de C02 des jets privés depuis 2019.

A contrario à Paris nous avons pris la question à bras le corps, nous agissons. Ce Plan Climat est le résultat d’un équilibre trouvé entre les différentes composantes de la majorité. Plus rapide, plus local et surtout plus juste Socialement ce à quoi le groupe communistes travaille depuis des années C’est d’ailleurs toujours dans cette perspective que nous présentons quelques amendements et un vœu pour améliorer le volet social de ce plan déjà ambitieux. L’un deux concerne : • le développement industriel du réseau de chaleur urbain. Car 54 % de la chaleur distribuée à Paris par la CPCU est bien aujourd’hui renouvelable grâce aux installations du SYCTOM d’incinération des déchets d’Issy, d’Ivry et de Saint-Ouen et de la géothermie. • Mais sera-t-on à 75 % d’ENR en 2035 et à 100 % en 2050 ? Oui… à condition et de manière contradictoire que le volume de déchets à incinérer ne diminue pas trop et surtout qu’interviennent de gros investissements de production de chaleur avec des déchets de bois et biomasse réellement régionale… • Même avec un grand volontarisme sur la récupération à Paris de la chaleur fatale et des eaux grises, on risque d’être loin des besoins si notre réseau de chaleur urbaine ne se développe pas comme nous le voulons.

Par ailleurs, le plan veut passer de 3,6 Giga Wattheure en 2022 à 100 GigaWattheure supplémentaires d’électricité produite localement d’ici 2030... Notons que les 15 centrales solaires mises en service en trois ans par Enercit’IF sur des toits de bâtiments scolaires ou de logements sociaux ne produisent que les besoins de 250 logements...

L’objectif d’installer d’ici 2050, 6 000 micro-installations de production d’électricité photovoltaïque sur les 3 800 équipements municipaux ne peut être motivé par la décarbonation. Car même comme cela, on sera très loin de l’objectif des 20 % des énergies consommées produites localement...

• Parmi nos amendements je pense aussi au développement du réseau de fraîcheur vers les quartiers populaires, ou encore aux mesures sociales pour les travailleurs en horaires décalés dans le cadre de la Zone à faible émission.

Et enfin nous souhaitons mettre la priorité dans l’urgence d’abord sur un mix énergétique 100% décarboné plutôt que 100% renouvelable. Dans un premier temps il nous semble raisonnable aux vues de nos objectifs d’inclure le nucléaire dans un cadre précis : celui d’un grand service public national de l’énergie avec EDF, GRDF, leurs filiales 100% public mais également la nationalisation d’Engie et de Total. C’est la condition sine qua non pour s’assurer que l’énergie est un bien commun non soumis aux logiques du marché, mais aussi pour tenir nos objectifs de décarbonation. Ce qui n’empêche pas de travailler à la diversification des modes de production pour à long terme atteindre les 100% renouvelable.

Sur le bâtimentaire , nous en avons déjà parlé longuement hier soir, nous rénoverons la totalité du parc de logement d’ici 2050, pour attenuer les effets du changement climatique, garantir l’habitabilité pour les futurs étés à 40 voire 50 degrés, et faire baisser les factures des ménages les plus modestes.

Enfin, quand Paris développe des pistes cyclables plébiscitées par les parisiennes et les parisiens, l’Etat lui annihile le plan vélo 2023-2027 puisqu’il coupe l’intégralité des 2 milliards d’€ de financements prévus.

Quand Paris planifie la rénovation de tous ses équipements publics en mettant la priorité sur ses écoles et ses crèches, l’Etat lui est rattrapé par le Haut Conseil pour le climat qui lui demande d’aller plus vite et de cesser ces coupes budgétaires mortifères.

L’Etat n’agit pas, et la droite parisienne, elle, tente de s’opposer à toute mesure en faveur du climat. • La piétonisation des voies sur berges et du Trocadéro ? Elle était contre. • Les couloirs de bus pour faciliter leur circulation ? Elle était contre. Certains préféraient les taxis volants de madame Pécresse. • La rénovation des logements sociaux ? Elle vote régulièrement contre. • La baisse de la vitesse sur le périphérique et sa transformation pour améliorer la qualité de l’air ? Elle est fondamentalement contre.

Avec le PLU bioclimatique et le Plan Climat, nous mettons le curseur très haut pour adapter Paris aux défis climatiques et nous agissons en faveur des classes populaires. Nous sommes fiers que nous ayons ensemble démontré que c’est possible Je vous remercie.

Raphaëlle
PRIMET

Élue du 20e arrondissement au conseil de Paris

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