Depuis plus d’un an, l’intersyndicale de l’animation est mobilisée afin d’alerter sur la précarité et la souffrance au travail des agents. La Ville a su en partie écouter et répondre en partie à leurs revendications. Nous pensons toutefois que nous pouvons aller plus loin d’où le vœu que nous présenter.
Je tiens néanmoins à rappeler que cette grève de l’« arsenal de l’animation » a permis de déboucher sur certaines avancées réelles : • L’augmentation de la prime des agents animateurs vacataires, • La mise en place d’une prime pour les responsables éducatifs villes qui travaillent dans des écoles dites « complexes », notamment REP/REP+ et qui va au-delà de ces seules écoles. • L’augmentation de la prime TAP des agents spécialisés des écoles maternelles • Ainsi que la création de brigades de remplacement d’animateurs titulaires dans chaque CASPE.
Mais comme je le disais, je pense que nous devons aller plus loin. Fondamentalement, vous savez que nous demandons des postes permanents, qui permettrait de titulariser la grande majorité des adjoints d’animations et d’action sportive qui sont aujourd’hui très souvent vacataires.
Des postes sont bien créés chaque année, mais nous pensons que l’action de la Ville en faveur de la déprécarisation doit être plus ambitieuse. Bien sûr, cela irait complètement à rebours de la politique du gouvernement qui fait l’inverse avec un comité de la hache sur la fonction publique. Mais des postes permanents sont la garantie d’un service public de qualité, pour l’intérêt tant des usagers que des travailleur.ses.
Enfin, sur le même modèle que la prime « écoles complexes » accordées aux responsables éducatifs ville, nous demandons une prime pour l’ensemble des animateurs en école REP, REP+, polyvalentes ou en dispositif inclusion. Il en va de même de l’augmentation de l’IFSE pour tous les animateurs titulaires comme contractuels.
Enfin, nous vous demandons d’attribuer une prime mensuelle de 130 € pour les animateurs et animatrices de lecture.
Et puisque nous parlons de titularisation et de qualité de service public, nous en venons naturellement à la formation des agents. Aujourd’hui, la Ville propose 200 formations BAFA aux agents, nous devons en proposer davantage, car seuls 45% des animateurs sont formés à des brevets pour la pratique occasionnelle de l’animation.
La Ville doit impérativement respecter le taux de 80% d’animateurs formés au BAFA. Mais le BAFA étant un diplôme non-professionnel, nous devons également proposer davantage de formations diplômantes, je pense notamment au Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), au diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DEJEPS) ou au Diplôme d’Etat supérieur de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DESJEPS).
Mieux former nos agents c’est non seulement garantir une meilleure qualité d’accueil et d’animation pour les jeunes parisiennes et parisiens, mais c’est aussi favoriser la promotion des agents ou salariés de la Ville.
C’est d’ailleurs le sujet de cette délibération puisqu’il est question d’organiser un examen professionnel d’accès au corps de catégorie A des conseillers des activités physiques et sportives de l’animation pour 90 postes de coordination dans les services déconcentrés sur les 3 prochaines années.
C’est une bonne nouvelle, nous saluons la volonté de la Ville de répondre aux revendications du mouvement social de l’animation dans un contexte budgétaire que l’on sait très difficile. Cette action de la ville contraste avec le contexte budgétaire où le gouvernement Barnier-Macron-LePen entend faire de la chasse aux fonctionnaires. Et où la droite parisienne, vœux et fake-news de Pierre-Yves Bournazel à l’appui, entend elle aussi faire cette chasse aux fonctionnaires.
Ceci étant dit, je vous le disais, nous pensons qu’il faut aller plus loin. Dans ce contexte nous aurions aimé déposer deux amendements : 1. Un premier pour permettre aux Responsables éducatif ville de postuler par la voie de l’examen professionnel, car la délibération rend les conditions de passage de l’examen trop restrictives. 2. L’autre amendement visait à mieux reconnaître l’accroissement du périmètre des missions, l’augmentation de la charge de travail et la montée en compétences des responsables éducatif Ville. Deux amendements qui avaient été porté par les organisations syndicales, et qui avaient été adopté au Conseil supérieur des administrations parisiennes, donc dans le respect du dialogue social… Nous aurions aimé soumettre à votre vote ces deux amendements. Mais l’exécutif a menacé de retirer cette délibération si nous les déposions. Je tiens à dire que cette méthode n’est pas la bonne. Et si nous ne jouerons pas au bluff sur l’avancement des agents, nous continuons de plaider pour que ces amendements soient adoptés. Dans l’immédiat, nous voterons pour cette délibération, et plaiderons pour que la Ville aille plus loin dans sa réponse aux revendications des agents.