Ce samedi 7 octobre, l’horreur a frappé le peuple israélien. Samedi 7 octobre, le Hamas s’en prenait à la population civile israélienne en massacrant plus de 1500 civils israéliens dans des conditions d’une effroyable sauvagerie. Ils ont tué et pris en otage des civils. Un acte de barbarie qui ne relève en rien d’un acte de résistance, un acte de barbarie qui a visé les juifs, comme à l’occasion des pogroms qui ont tragiquement marqué le siècle dernier.
Ces actes terroristes, nous les condamnons sans la moindre hésitation, sans la moindre ambiguïté et exprimons notre solidarité avec le peuple israélien et exigeons la libération immédiate des otages. A cet acte de terreur, le gouvernement d’extrême-droite israélien a fait le choix de répondre par d’incessants bombardements qui ciblent les civils de la bande de Gaza depuis près de 40 jours. Cette punition collective est pourtant condamnée par l’article 33 de la quatrième convention de Genève. Cette vengeance aveugle s’inscrit dans un contexte de souffrances sans fin endurées par le peuple palestinien. Le blocus de la bande de Gaza transformée par le gouvernement israélien en prison à ciel ouvert depuis 2007, en contradiction totale avec le droit international, entraîne des conditions de vie indicibles.
Toutes les ONG présentes sur place en témoignent. On compte aujourd’hui plus de 10 000 victimes civiles et parmi elles plus de 4 000 enfants mais aussi des membres d’organisations humanitaires, des journalistes... Rien ne saurait le justifier. Rien ne saurait justifier non plus le déplacement de force d’1,4 million de Palestiniens. Rien ni personne ne peut obliger une population entière à quitter sa terre pour se “protéger”. Cela porte un nom et s’appelle un exode, un déplacement forcé totalement interdit par l’article 17 du protocole des conventions de Genève.
Face à ces drames, gardons nous d’attiser des tensions que nous savons à fleur de peau des deux côtés. Et gardons-nous aussi de verser dans une hiérarchisation des vies qui non seulement est moralement condamnable mais surtout nous éloigne des vraies solutions. Une vie est une vie. Et la vie d’un Palestinien vaut celle d’un Israélien qui vaut celle d’un Français.
Nous ne pouvons oublier la longue histoire de cette région. Les tensions qui y règnent ne datent pas du 7 octobre. Depuis plus de 75 ans, le peuple palestinien a vu ses droits à l’existence et à un État bafoués voire niés. Il subit la colonisation de Jérusalem Est et de la Cisjordanie à marche forcée au prix de nombreux morts. Et tout cela, malgré le droit international, malgré les résolutions de l’ONU, malgré des accords de paix qui avaient pu laisser entrevoir de paix qui semble aujourd’hui bien compromis. Mes chers collègues, l’urgence face à l’horreur de la guerre, des massacres de civils et aux répercussions du conflit qui gagnent nos frontières, est au cessez-le-feu, à la libération des otages, à l’aide humanitaire et à la protection de toutes les populations civiles.
Sachons porter ensemble la position historique de la France qui est également celle de L’ONU : une solution à deux états, l’Etat d’israël dont l’existence ne saurait être niée, ni contestée, qui doit pouvoir vivre en sécurité et un Etat de Palestine souverain. Deux Etats égaux dans leur accès à l’eau, à l’électricité, à la santé et aux droits humains fondamentaux.
Chacun voit bien les risques qu’une telle situation fait penser sur notre ville, le risque que le venin de la division et de la haine s’instille dans les esprits de nos concitoyennes et de nos concitoyens. Chacun voit bien la multiplication effarante des actes et des propos antisémites.
Dans notre pays, dans notre ville, nul ne saurait être discriminé qu’il soit juif, arabe ou musulman. Nos compatriotes juifs ne sauraient être tenus responsables de la politique coloniale menée par le gouvernement israélien au même titre que nos compatriotes musulmans ne sauraient être assimilés aux actes terroristes du Hamas.
La grande mobilisation de ce dimanche qui a rassemblé plus de 100.000 personnes dans les rues de notre ville, sa force, sa dignité, ont montré que Paris sait se tenir droite face à l’antisémitisme et aux fauteurs de haine et de racisme.
Les communistes seront toujours au rdv de ce juste combat. C’est la loi du 13 juillet 1990, portée par le député communiste Jean-Claude Gayssot, qui permet, encore aujourd’hui les propos et les actes racistes, antisémites et négationnistes. Il est d’ailleurs temps d’aller plus loin et de rendre inéligible toute personne condamnée pour des propos racistes ou antisémites.
C’est une question de salubrité du débat public qui en sortirait gratuit. Sachons mes chers collègues qui collent à la peau de notre ville, les valeurs de paix et les valeurs de justice qui nous animent. Ainsi nous ferons oeuvre utile, pour les habitants de notre ville. Oeuvre utile pour tous ceux qui, part le monde, nous écoutent.