Ce rapport social unique est encore une fois très complet et nous offre de nombreux constats et surtout de nombreuses perspectives. J’aimerai souligner que depuis plusieurs années les accidents professionnels avec ou sans arrêt de travail diminuent. Le taux de fréquence des accidents, calculé par le nombre d’accident avec arrêt pour 1 million d’heure travaillée, est en baisse puisqu’il atteint 24.8 contre 27.4 en 2021.
"Il convient néanmoins de poursuivre les efforts afin d’atténuer ce phénomène, notamment en agissant sur la vacance persistante de certains postes, laquelle contribue à la dégradation des conditions de travail de certains agents et, à terme, à leur usure professionnelle."
Nous pouvons aussi déplorer la hausse des maladies professionnelles puisqu’elles passent de 284 en 2023 à 291 en 2024, principalement dans la petite enfance et chez les éboueurs.
Ce qui me pousse à évoquer le suivi médical des agents qui devrait être exemplaire dans une Ville comme Paris. Certes, il y a un phénomène de manque de médecins qui touche l’ensemble du système de santé en France, mais la Ville doit agir pour que chaque direction ait à minima un médecin référent, je pense notamment à la DILT ou la DLH qui n’en ont plus.
Aujourd’hui, le nombre de visites médicales de prévention baissent de près de 2000 sur un an. Soit une baisse de 13%. Si on les considère depuis 2021 c’est près de 30% de baisse. C’est pourtant nécessaire pour éviter la survenue d’accidents et de certaines maladies professionnelles. La santé d’une collectivité et de nos services publics passe par la santé de nos agents.
A ce sujet je veux rappeler à M. Bournazel que l’année dernière vous parliez de 31% d’absentéisme à la gestion RH sauf que c’est la catégorie qui regroupait les agents en congé longue durée pour cause de maladie. Considérez-vous ces congés comme de l’absentéisme ?
D’ailleurs, sur le versement de l’APS, on constate très malheureusement qu’entre 2020 et 2024 il y a 3.000 agents de moins qui en bénéficient. A cela j’émets deux hypothèses : soit la Ville communique très mal auprès des agents sur la possibilité pour eux de bénéficier de cette aide, soit de nombreux agents renoncent à souscrire à une mutuelle faute d’une aide suffisante de la Ville de Paris. Dans les deux cas, ça n’est pas acceptable.
Sur les dépenses d’action sociale, nous déplorons la stagnation des budgets de l’AGOSPAP et de l’ASPP. La dernière hausse du budget de l’AGOSPAP date de 2023, suite à un amendement communiste qui demandait une hausse substantielle de l’enveloppe. Au final, seuls 300.000€ ont été accordés pour arriver à 7 millions d’euros tout rond. C’est nettement insuffisant.
Nous le répétons souvent, le budget de l’AGOSPAP doit atteindre 3% de la masse salariale de la Ville de Paris. Car avec l’augmentation des prix, cette stagnation ressemble plutôt à une diminution alors que les œuvres sociales sont nécessaires pour attirer et garder des agents à Paris. Nous le devons à nos fonctionnaires bien malmenés par les gouvernements macronistes successifs qui quand ils ne gèlent pas le point d’indice souhaitent ajouter des jours de carences, supprimer garantie de pouvoir d’achat. Pour les plus radicaux d’entre eux comme Guérini et Kasbarian carrément supprimer les catégories !
Enfin je pense que la Ville, si elle n’a pas la main sur le point d’indice a tout de même de nombreuses marges de manœuvre en matière de rémunération et de condition de travail. Il y a les ratios promu-promouvables évoqués par mon collègue Jean-Philippe Gillet.
Mais il y a aussi les niveaux de sujétion, qui peuvent être réévalués, je pense notamment aux téléconseillères du 39 75 qui ont exprimé leur souffrance depuis de nombreuses semaines.
Enfin, ce document est toujours accompagné du plan égalité femme-homme. Comme chaque année, et c’est pour le mieux, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes continue de se réduire puisqu’il est de 6.54% contre 7.05% en 2023. Cependant, trop souvent encore les filières « féminisées » riment avec pénibilité et sont dévalorisées. Et trop souvent les emplois en temps partiels subis reviennent aux femmes, ce qui explique un gap toujours « important » malgré la proactivité de la Ville en la matière. Dès lors la Ville doit poursuivre sa déprécarisation et proposer davantage de temps plein aux agentes qui sont déjà en poste et qui sont à temps partiel contraint. Par ailleurs en matière de proactivité nous saluons la mise en place d’une cellule de traitement des violences sexistes et sexuelles en central.
Comme mes collègues l’on dit précédemment notre groupe n’est pas favorable au démantèlement de la DAE, et nous serons aux côtes des salariés.
Enfin, j’ai une profonde interrogation sur la structure de la masse salariale. Le RSU indique que le salaire moyen brut augmente plus que le salaire médian, ce qui semble indiquer que les inégalités salariales se sont creusées dans notre administration avec une plus forte progression des hauts salaires.
J’aimerai comprendre quelles sont les raisons de ce phénomène et surtout comment vous comptez y remédier. En espérant que vous puissiez nous apporter une réponse précise sur ce point d’alerte Mme la Maire.
Je vous remercie.