Le Projet Éducatif Territorial est un outil majeur de coordination éducative, visant la complémentarité entre les différents temps à l’école.
Mais avant de parler de PEDT et de prolongation, je voudrais commencer par saluer le travail mené par tous les acteurs parisiens. Malgré des conditions de travail parfois difficiles, elles et ils ont mené à bien leurs missions avec les moyens qui leur ont été octroyés, en ayant constamment comme objectif, l’épanouissement et l’émancipation de tous les jeunes.
Pour revenir sur le PEDT, la démarche reste largement dépendante de la volonté et surtout des moyens des collectivités territoriales. Avec des conséquences notables en matière d’égalité. Nous ne pouvons que le souligner, nous qui défendons le modèle d’une éducation nationale de qualité pour toutes et tous. La logique de municipalisation de l’offre éducative porte en elle les inégalités, le renforcement des logiques de concurrence entre établissements et entre territoires, au détriment de la solidarité nationale et de l’égalité.
Ceci dit, Paris s’engage pour faire au mieux pour tous les élèves. Je salue le volontarisme de l’action et les objectifs louables. L’engagement constant pour promouvoir une école publique qui permette à toutes les classes sociales d’accéder à une école de qualité. Cette action contraste avec l’austérité infligée année après année par les différents gouvernements d’Emmanuel Macron.
- Suppressions de postes par centaines
- Manques de remplaçants
- Médecine scolaire en souffrance
- Moyens insuffisants pour l’inclusion
- Crise des vocations liée à des rémunérations et des conditions de travail dégradées
- Menaces sur les directions d’école... Les mauvais coups de la politique macroniste fragilisent chaque jour un peu plus l’école.
Il est important de rappeler le contexte pour rappeler dans quelles conditions la Ville développe son PEDT en lien avec l’académie. L’action de Paris tente de soutenir au mieux donc les écoles dans les champs de compétences qui sont les siens. Évidemment, le premier levier de la ville concerne la rénovation du bâti scolaire et la restauration scolaire.
Puisque nous parlons de PEDT, je pense aussi à toute l’organisation du périscolaire et de l’extra-scolaire, à l’accueil en centres de loisirs. Permettez-moi de souligner les dispositifs spéciaux comme l’Action collégiens. Nous pensons d’ailleurs, et nous en refaisons la proposition comme nous l’avions faite en 2020, que la ville devrait développer un accueil systématique du type périscolaire mais dans l’ensemble des collèges. Des collèges publics bien sûr. Afin d’augmenter la présence d’adultes qualifiés au contact des jeunes. Quand on sait combien le collège est un moment singulier dans la vie d’une personne, augmenter les interactions avec des adultes qualifiés à cet âge ne peut qu’être bénéfique.
Permettez-moi de revenir sur des points de divergence que nous avons. Et tout d’abord sur la continuité pédagogique mise en avant entre le périscolaire et le scolaire. Nous le disons régulièrement, le scolaire relève de l’éducation, et le périscolaire, de l’animation. L’animation est un métier noble en soi. Nous ne cessons d’ailleurs de demander un plan massif de titularisation et de formation des agents. Mais un métier différent du métier d’enseignement. Qu’il y ait des articulations nécessaires, est évident. Que l’on mélange le tout dans un continuum où on gomme les singularités des uns et des autres, nous n’y souscrivons pas. Enseigner est un métier qui s’apprend. Tout comme animer. Il a ses spécificités, sa pratique au quotidien, sa recherche. Elles sont différentes de l’animation. Qui a ses spécificités, sa pratique au quotidien, sa recherche. Cette confusion irrigue de nombreuses actions de la Ville. Nous pensons à l’inverse qu’il faut bien distinguer les différents temps de l’élève, scolaire et périscolaire. Afin de ne pas créer de confusion dans la tête des élèves, confusion qui nuisent tant aux apprentissages scolaires qu’à l’animation.
Un deuxième sujet qui nous différencie concerne les rythmes scolaires. Vous le savez, nous ne cessons depuis des années de questionner l’organisation des rythmes scolaires parisiens. Nous demandons une évaluation indépendante des rythmes. Son principe avait été acté. Nous attendons encore l’analyse. Le retour des enseignants, ces experts du quotidien de nos enfants, pointent régulièrement la fatigue des élèves dès le jeudi, engendrée par des journées chargées sans coupure. Nous ne pouvons décider d’en haut, sans concertation avec les organisations syndicales et au mépris des retours de terrain, de ce qui est bon pour le travail scolaire. Or le temps scolaire, le temps d’apprentissage doit être au cœur de nos préoccupations. Avec le choix fait par la Ville, il semble une variable parmi d’autres, là où il devrait être au centre.
Bref, vous l’aurez compris, nous apprécions la bonne volonté et les moyens mis par la ville dans son PEDT. Mais nous contestons nombreux de ses développements et nous ne voterons pas cette prolongation.