Courant juin, les rectorats seront amenés à réviser le nombre de postes enseignants dans l’éducation nationale.
Alors que le gouvernement a jusqu’ici privilégié une logique purement comptable, supprimant massivement les postes au nom du déficit financier, nous lui demandons de revenir sur ses choix.
Plutôt que de profiter de la baisse démographique à Paris pour améliorer la qualité de l’enseignement public en baissant le nombre d’élèves par classe, le ministère a décidé la suppression de 155 postes dans les écoles et 182 dans les collèges et lycées. Et n’est revenu en mars que sur 3 fermetures dans le primaire.
Ce choix est insupportable quand on sait qu’en France, le nombre d’élèves par classe est parmi les plus élevés d’Europe, et participe largement des difficultés du service public.
Les collèges aussi sont durement touchés avec 102 suppressions de postes. Pourtant, toutes les statistiques indiquent qu’il s’agit d’un moment crucial dans la scolarité des adolescent.e.s. Les collégien.ne.s auraient besoin d’un taux d’encadrement renforcé, pas d’austérité budgétaire.
Au nom de cette même logique financière, la région Ile-de-France dirigée par madame Pécresse a décidé la fermeture de 8 lycées, 7 sites d’enseignements professionnels et un en général. Là encore, ces fermetures concernent dans une grande mesure les élèves issus des familles les plus pauvres principalement inscrits dans ces filières qui pâtiront de conditions scolaires dégradées.
Alors que les inégalités sociales du monde adulte s’enracinent dans les déterminismes scolaires, alors que le défi climatique mais aussi un développement économique appellent à un partage des connaissances, alors que le combat pour l’émancipation recule face au repli identitaire, nous le réaffirmons : nos sociétés ont plus besoin d’éducation que de choix comptables, plus besoin d’une école publique du partage que d’un privé de l’entre-soi. Nous exigeons des moyens à la hauteur des besoins pour une école publique émancipatrice.