Depuis 2019 le Service national universel pose question. C’est un dispositif fourre-tout qui valide, à chaque nouvelle modification, une pseudo-militarisation accrue de la jeunesse. Ce que nous souhaitons pour la jeunesse, ce n’est certainement pas cela, c’est un dispositif, et certainement pas un dispositif qui singe l’embrigadement militaire, mais un réel plan d’investissement massif en faveur du service public de l’éducation et du secteur associatif, notamment dans l’éducation populaire.
L’engagement à valoriser, ce serait plutôt l’organisation collective en direction de l’intérêt général et de la solidarité au service des autres. Rappelons que ce S.N.U. a connu des dérives trop graves pour ne pas être évoquées : racisme, discrimination, mise en danger, violences et comportements inappropriés et maltraitants de la part du personnel encadrant, les cas sont trop nombreux pour que nous continuions à fermer les yeux.
Il est urgent de tirer un bilan de ce dispositif, pourtant rien de tout ceci n’est entendu par le Gouvernement. Au contraire, Salah El HAÏRY, Secrétaire d’Etat à la jeunesse, choisit d’intégrer le stage dit de cohésion d’une durée de 12 jours sur le temps scolaire, sur proposition d’Emmanuel MACRON.
Rappelons que ce dispositif se traduirait par deux semaines de classe en moins pour nos élèves, comme si ceci n’était pas grave. Xavier DARCOS, nous nous en souvenons, sous Nicolas SARKOZY, avait déjà supprimé deux heures et demie de cours par semaine, ce qui "de facto" a fait perdre à tous nos élèves l’équivalent d’un an et demi de scolarité si l’on prend l’élémentaire en compte. Jean-Michel BLANQUER lui avait emboîté le pas avec la réforme du "bac", qui retirait plusieurs semaines de cours avec la nouvelle organisation du baccalauréat.
Les élèves, nous le répétons, ont besoin de plus de temps scolaire, un temps pédagogique où ils apprennent des savoirs, des savoir-faire, des savoir-vivre qui leur seront essentiels dans leur futur. Réduire massivement toujours et encore le temps scolaire d’un côté, et se plaindre de l’autre côté d’un manque de formation de la jeunesse est une tartuferie. Nous voulons le dénoncer par ce vœu et dire stop à la suppression des heures de cours.