Paris manque de chambres funéraires. C’est un fait, nous ne le contestons pas. Mais à la question de la construction de nouveaux funérariums s’ajoute celle, concomitante, de leur gestion. Le secteur funéraire est aujourd’hui un marché, nous le regrettons.
Garantir un service public funéraire est essentiel. Que l’on soit riche ou pauvre, la douleur de perdre un être cher est la même et nous avons donc le devoir de garantir à toutes et à tous l’accès au service funéraire. C’était pour cette raison déjà que nous alertions en décembre 2017 et en mars 2018 sur l’importance de garantir un service public du funéraire et sur la qualité de service de notre SEM « Service Funéraire de la Ville de Paris ».
Malgré nos alertes, et alors même que notre SEM était tout à fait en mesure de rendre un service de grande qualité aux parisiennes et aux parisiens, le conseil de Paris a concédé la gestion du second crématorium parisien via une délégation de service public à un opérateur privé.
Cette incursion toujours plus importante du privé sur le secteur funéraire nous fait craindre son corollaire : le démantèlement du service public.
Madame la Maire, mes cher-es collègues vous l’avez compris, nous ne voulons pas d’une privatisation du secteur funéraire et nous alerterons chaque fois que cela sera nécessaire.
Bien sûr il nous sera répondu qu’il s’agit d’un établissement privé, appartenant à l’opérateur privé qui souhaite y installer un funérarium et que compte tenu de cette propriété, la ville serait peu disposée à émettre une quelconque prescription ou contestation. La juriste que je suis l’entend, mais l’élue que je suis également ne souhaite pas voir le secteur funéraire privatisé.