Je vais revenir spécifiquement sur la question de l’appel à projets aux actions éducatives de la Ville qui est introduit par la DASCO 93. Jusqu’ici ces actions se faisaient sur la base de demandes effectuées par les enseignant.es. Avec cette proposition, ce sont les collégiens qui prennent directement la plume sans être formation, sans les outils adéquates entrant ainsi dans le règne de la concurrence libre et non faussée.
Les voyages scolaires, les mobilités pédagogiques contribuent à l’émancipation des élèves. Pour celles et ceux qui ne partent jamais en vacances, ils constituent des moments uniques de découverte. Ils font partie de l’enseignement et doivent être financés par la puissance publique de façon récurrente, sans mise en concurrence. Les besoins doivent être couverts au maximum des capacités disponibles. On imagine par ailleurs la déception et la culpabilité des élèves porteurs d’un projet non retenu.
Par ailleurs, cette délibération vise à prendre à certains collèges sur leur dotation pédagogique, pour verser dans un pot commun visant à financer ces nouveaux appels à projets. Certains collèges verraient donc leur dotation baisser drastiquement la première année, beaucoup plus les années suivantes... Faut-il rappeler que les collèges sont eux aussi frappés de plein fouet par l’inflation galopante qui touche aussi toutes les sorties scolaires, tant pour les transports, que les prestations ou les hébergements ? Diminuer les dotations dans ce contexte est inacceptable.
Lors des différents conseils d’arrondissements qui se sont tenus ces dernières semaines, de nombreux élu.es de la majorité ont marqué leur incompréhension. Nous le réaffirmons : le financement pérenne et récurrent de l’éducation est consubstantiel de la qualité du service public. Les budgets pour les actions éducatives doivent augmenter pour tous les collèges publics.
Nous avons bien lu l’amendement de l’exécutif qui permet un rééquilibre financier pour les années qui viennent. Mais notre désaccord de fonds persiste : cet appel à projet pose une première pierre vers un monde de l’éducation que nous ne cautionnons pas car il ne permet pas une émancipation des collégiens en tant que citoyen mais comme acteur d’un monde concurrentiel où les enfants ne disposent pas des mêmes armes pour agir.
Nous voterons donc CONTRE la DASCO 93