À la veille du 1er mai, le ministre de l’Intérieur a annoncé la dissolution de la Jeune Garde et d’Urgence Palestine. Une décision qui n’a rien d’anodin : elle cherche à détourner l’attention des luttes sociales et à restreindre encore un peu plus les libertés fondamentales.
Rappelons que l’outil de la dissolution administrative, hérité des années 1930 pour faire face aux ligues factieuses d’extrême droite, n’a jamais été conçu pour s’appliquer à des collectifs engagés dans la lutte antiraciste ou la solidarité internationale.
Quatre-vingt ans plus tard, le gouvernement court derrière le Rassemblement National pour le doubler sur sa droite. En s’attaquant à des organisations militantes, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau fragilise la démocratie et tente de faire taire la contestation confond l’ordre public avec le silence imposé, et la démocratie avec l’obéissance. Or, la liberté d’association est un droit fondamental.
Ces collectifs, engagés contre l’extrême droite et pour la solidarité internationale, sont ciblés non pas pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils dénoncent.
Pendant ce temps, le Comité du 9 mai, un collectif fasciste revendiqué, caracole dans nos rues. À Alès, le bloc montpelliérain a attaqué violemment Le Prolé, un bar communiste. Bilan : vingt blessés. Où sont les dissolutions ? Où sont les condamnations ?
Nous gardons espoir, car la justice a déjà annulé des dissolutions décidées sans preuves ni fondements solides comme celle des Soulèvements de la Terre. Une dissolution ne peut être décidée que si elle est nécessaire, proportionnée et adaptée à une menace réelle contre l’ordre public. Urgence Palestine et la Jeune Garde ne cochent pas ces cases, et cette procédure est inique.
Les dizaines de mobilisations à travers la France, les dizaines de milliers de signatures sur les pétitions de soutien et la multiplication des prises de paroles de personnalités publiques le montrent.
C’est pourquoi nous appelons la Ville de Paris à s’opposer à ces dissolutions, à défendre les libertés associatives et à ne pas céder face à la banalisation de l’extrême droite.