Communistes Paris

Mission relative au contrat de concession liant la ville de Paris et GRDF - Conclusions

Lorsque nous avions adopté ce contrat de concession du gaz, le groupe communiste avait fait plusieurs demandes dont la mise en place d’un comité de suivi trimestriel et la réduction de la durée du contrat à 15 ans avec des clauses de revoyure à 5 ans permettant un meilleur contrôle et une meilleure réactivité suite à des évènements dramatiques comme celui de Saint-Jacques. Lors des débats autour de ce contrat nous avions déjà demandé que GRDF rompe avec la gestion du risque calculé et la classification des fuites. Cette mission transpartisane a, d’une certaine façon, permis de remettre les pendules à l’heure et ces préconisations doivent nous guider pour que ces drames ne surviennent plus.

Tout d’abord, cette mission a permis de démontrer la catastrophe que représente la privatisation. GRDF est devenue la filiale d’Engie, entreprise privée guidée par le profit. Ça a de fait un impact sur l’investissement de GRDF notamment pour la mise en sécurité du réseau et des habitants.

Cette logique de privatisation et de recherche de rentabilité, a absolument tout déstructuré.

Par volonté de limiter les coûts, elle a dégradé les conditions de travail et le statut des travailleurs.

Aujourd’hui par exemple, les compteurs GazPar sont posés par des prestataires qui sont soumis à une course au chiffre puisqu’ils sont payés au compteur posé.

L’agent sous statut, quand il posait un compteur, s’il décelait une fuite était en mesure d’intervenir, le prestataire lui doit contacter un agent statutaire et attendre sur place. Vous voyez là toute la contradiction : s’il attend sur place, il pose moins de compteur et son revenu diminuera. L’agent lui n’avait pas ce problème justement car il était protégé par son statut.

C’est un système pervers, mais c’est moins cher !

Cette privatisation elle a mené à la politique du risque calculé qui succède à la politique du « 0 risque ». Avant la privatisation quel que soit le type de fuite, GRDF intervenait immédiatement afin d’opérer la sécurisation et les travaux dans les plus brefs délais.

A la fin des années 2000, une classification des fuites en 3 types a été adoptée. Ce qui échelonne les délais d’interventions et amène à faire perdurer des fuites pendant des années, car certaines fuites détectées doivent simplement être surveillées au-lieu d’être traitées. On marche sur la tête.

C’est pourquoi nous, élus communistes, demandons l’arrêt de la classification et le traitement de toutes les fuites dans les mêmes délais.

Cette classification des fuites a eu une incidence à la fois sur la détection des fuites et à la fois sur les réparations du réseau ;

• Sur le cas des détections, par exemple, les agents qui opèrent à pied sur la voie publique ont vu leurs consignes changer. Ces agents munis d’une sonde, lorsqu’ils repéraient une anomalie, devaient introduire une sonde dans un bouchon pour établir la quantité de méthane dans l’air et ainsi identifier l’existence ou non d’une fuite. Aujourd’hui, il leur est demandé de ne pas introduire cette sonde et de prendre la mesure à l’air libre, ce qui fausse de fait les résultats et permet de classer une éventuelle fuite en intervention « non urgente ». C’est un scandale.

• Sur les remplacements de tronçons, désormais, GRDF effectue des réparations provisoires pour limiter les coûts, on appelle ça le tubage et ça n’existait pas auparavant. Le tubage ça permet de ne pas remplacer intégralement un tronçon défaillant mais d’enrouler de résine un tronçon qui fuite.

• C’est-à-dire que la fuite existe toujours. Cela écarte le danger à l’instant T mais cela déplace les fuites et aggrave le risque d’effet domino sur une artère. Même la BSPP nous a alerté sur le risque que représente cette pratique ! Enfin, certaines fuites, dans les faits, sont re-réparées provisoirement chaque année, plutôt que d’être changées une bonne fois et ne plus avoir de problème pour les 15 années à suivre.

Cette mission, propose à juste titre de supprimer progressivement les réparations provisoires au profit de réparations pérennes, nous attendons des engagements fermes de GRDF en la matière.

Cette politique du risque calculé a aussi augmenté les délais d’interventions d’urgence. GRDF comme service public avait une exigence en matière de délais d’intervention fixée à 30 minutes ! Mais l’entreprise a supprimé un maillage de sites techniques dans Paris, ce qui a rendu le délai de 30 minutes intenable et qui explique pourquoi, dans notre contrat actuel, l’exigence est désormais fixée à 1 heure. Nous exigeons la densification du maillage des sites techniques et le retour à une exigence de 30 minutes.

Enfin, en matière de risque, GRDF est le seul service d’urgence en France ou l’agent est amené à intervenir seul. Nous nous félicitons que cette mission ait repris notre préconisation de créer des binômes d’intervention d’urgence officiant la nuit ainsi que des binômes dans les zones identifiées comme sensibles de jour, à l’instar de ce qui existe déjà à Marseille.

Enfin, et nous sommes heureux que tous les bords politiques se soient accordés sur une préconisation que nous formulions : Nous souhaitons que GRDF fasse un audit quant au recours à des entreprises prestataires, en matière de coût, en matière de formation des agents, en matière de qualité du service rendu, etc et qu’il évalue les coûts et les avantages d’une réinternalisation qui ne soit pas seulement soumis à une logique de rentabilité financière.

Jean-Noël
AQUA

Élu du 13e arrondissement au conseil de Paris

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