Les bois de Vincennes et de Boulogne représentent un bien commun pour les parisiens. Leur rôle écosystémique en matière d’amélioration de la qualité de l’eau, de l’air et de rafraîchissement ainsi que de lutte contre l’érosion des sols n’est pas à démontrer.
Les bois urbains ont également un rôle social car ceux-ci accueillent de nombreuses balades, activités sportives et culturelles plébiscitées par les parisiens et les franciliens. Ils permettent à toutes et tous de se relaxer et de s’échapper des bruits comme de la chaleur de la ville.
Ces bois sont partie prenante d’un espace habité qui doit profiter aux parisienn·nes. Ils doivent rester des lieux populaires, accessibles à toutes et tous pour y développer leurs activités tout au long de leurs vies, de la petite enfance au grand âge.
C’est ce rôle social des bois qui doit guider la relation que l’on entretien avec eux. Pour le groupe communiste il est donc nécessaire d’éviter les mesures qui pourraient entraîner de potentiels phénomènes « d’enclosures » de ces lieux de balades : la multiplication des concessions privées et une trop forte augmentation de zones fermées au public sous prétexte de préservation de la biodiversité pourraient entraver l’accès au bois et les différents usages dans ces lieux.
Pourtant, les nécessités écologiques ne doivent pas s’opposer aux vertus sociales des bois, au risque de perpétuer et même d’accentuer les formes de ségrégation socio-spatiale qui se jouent dores et déjà en ville, je pense notamment aux désert médicaux, au recul des services publics, à la défaillance des transports gérés par la droite régionale, au mal-logement favorisé par un marché hautement spéculatif à l’éloignement des espaces verts et au manque d’équipements sportifs.
Le manque d’équipements sportifs n’est d’ailleurs pas un petit problème. Beaucoup trop de terrains sont inutilisables, laissés à l’abandon et la question de l’intensité des usages se pose. Nous pensons que la Ville doit établir un plan de reconquête de ces terrains non entretenus ou abandonnés en développant les terrains hybrides et en herbe afin de garantir un usage régulier pour les nombreux licenciés des différents clubs sportifs. Et à cette question s’ajoute également l’enjeu de l’éclairage afin de permettre une utilisation de tous ces terrains pendant les soirs d’hiver.
En somme, il ne faut pas confondre les bois et les forêts qui ne répondent pas à la même philosophie. Pour citer Aragon dans Le Paysan de Paris, le sentiment de la nature n’est pas l’expérience de la nature. Les forêts sont sources de préoccupations nombreuses et légitimes eu égard aux dynamiques de privatisation et à la baisse de leur capacité en matière de captation de carbone qui nécessitent des réponses fortes à l’échelle nationale.
En zone urbaine, l’objectif de la biodiversité doit être la réponse aux besoins des populations humaines comme l’a notamment rappelé Serge Muller, Professeur émérite, chercheur à l’institut systématique, évolution et biodiversité du Muséum d’histoire naturelle dans le cadre de cette mission : « Ce n’est pas dans les bois de Paris que l’on va sauver la biodiversité mondiale. Les bois dits « suburbains » doivent servir à l’activité humaine tandis que nos massifs forestiers eux, doivent être à tout prix préservés. »
Pour autant, la biodiversité doit être préservée, sa présence renforcée et conciliée avec les usages humains. Rapprocher les parisiens et les franciliens des bois, c’est les rapprocher et les sensibiliser à la préservation de la biodiversité, des bois et aux grands défis environnementaux de notre siècle.
Ainsi, à Paris, le groupe communiste porte une vision sociale des bois dans une perspective d’écologie populaire.
Vision qui vise à s’attaquer aux déterminants sociaux et aux inégalités afin de permettre à toutes et tous les parisiens de bénéficier d’un « capital spatial » et d’une abondance d’activités et de liens sociaux qui permettent d’atténuer certaines inégalités propres à la ville et ainsi d’encore mieux vivre à Paris.