La médecine, longtemps pensée selon une approche androcentrée, a trop souvent invisibilisé les spécificités de la santé des femmes. Si des progrès notables ont été réalisés ces dernières années – avec par exemple la stratégie nationale dédiée à l’endométriose ou le vaste programme « Climatère » de l’hôpital Foch afin de créer une base de données de santé publique sur la ménopause. Pourtant la ménopause demeure encore largement sous-estimée.
Alors même qu’elle concerne toutes les femmes et peut entraîner des difficultés physiques, psychologiques et sociales importantes : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, fatigue, perte de confiance… Ces impacts se répercutent aussi sur la vie professionnelle et sur le pouvoir d’achat.
Le rapport parlementaire sur la stratégie nationale de prise en charge de la ménopause, rappelle l’urgence de mieux accompagner les femmes. En réaction, le Gouvernement a annoncé plusieurs priorités, dont l’adaptation des conditions de travail et la possibilité d’expérimenter un congé ménopause dans les collectivités volontaires.
À Paris, où près de 55 % des agents municipaux sont des femmes et où près de la moitié des agents ont plus de 50 ans, la question se pose avec une acuité particulière. Pourtant, trop d’agentes concernées affrontent encore ces difficultés dans le silence, sans dispositifs adaptés et au prix parfois d’arrêts maladie qui entraînent une perte de salaire du fait des jours de carence.
C’est pourquoi ce vœu propose que la Ville de Paris interpelle l’État pour adapter le cadre législatif et permettre l’expérimentation d’une autorisation spéciale d’absence de 24 jours par an pour règles douloureuses, l’endométriose ou la ménopause dans la suite de ce que nous avons demandé concernant le congé menstruel en 2023.
Il demande également la fin des jours de carence, la mise en place d’une campagne interne de sensibilisation et des aménagements concrets des conditions de travail. Autant de mesures nécessaires pour rompre les tabous, garantir la dignité des agentes et faire progresser l’égalité réelle.