Et voilà le marronnier du groupe communiste : le vœu du mois d’octobre sur La poste ! On aimerait bien ne pas systématiquement commencer la rentrée en râlant sur la fermeture des bureaux de poste, mais chaque année on nous en annonce !
C’est vrai, tous les services postaux visés ne sont pas forcément des bureaux qui reçoivent du public, comme c’est le cas de ceux de la « Caisse des Dépôts et consignations » ou du « Palais d’Iéna ». Mais nous entendons les alertes des syndicats sur ce qui constitue une autre forme de retrait du service postal.
C’est vrai, certains bailleurs font monter les prix ou refusent de poursuivre leurs contrats avec LA POSTE, comme c’est le cas dans le Marais. Mais le résultat pour les habitants c’est encore un bureau qui ferme. Et c’est vrai, parfois il n’y a juste plus assez d’activité pour faire vivre convenablement un bureau, comme celui de La fontaine (16e) ou de Chambre de Commerce (8e), laissant des agents seuls face au manque d’usagers. Mais pour les parisiens, et spécialement dans les quartiers populaires, c’est encore l’accès à un service public qui disparaît. Un service public postal, bancaire, de proximité.
- C’est normal que cela suscite de l’émotion,
- c’est normal que nous refusions cette fatalité,
- c’est normal que nous la dénoncions.
D’ailleurs, dans le cadre de la commission départementale de présence postale à Paris, en lien avec La poste, nous réfléchissons aux manières de redonner de la vie à ces bureaux, d’y multiplier les activités et les services, afin de renforcer ce lieu de cohésion sociale et territoriale que constitue le bureau de poste. Et nous vous invitons à nous soumettre vos idées pour rendre cela possible.
Ceci étant dit, il n’en reste pas moins vrai que nous ne pouvons soutenir la stratégie d’externalisation des services menée par LA POSTE qui remplace bien trop de ses bureaux par des « points relais ». Nous n’avons rien contre les commerçantes et les commerçants qui acceptent de remplir cette mission. Mais tout de même, on reporte sur des personnes non-assermentées, qui n’ont pas la formation des agents postaux, qui n’ont pas de délégation de service publique, des tâches qui devraient être réalisées par LA POSTE, et ceci sans garanties sur leurs charges ou leurs conditions de travail.
Avec un bénéfice net de 461 millions d’euros pour le premier semestre 2023, il est tout de même difficile d’entendre que de telles stratégies sont économiquement justifiées.
Par ce vœu, c’est aussi et surtout cela que nous dénonçons, et que nous ne cessons pas de dénoncer dans cet hémicycle depuis le début de ce mandat, aux côtés des agentes et agents, des organisations syndicales et des usager-e-s mobilisés ;
- Oui, la mission de LA POSTE n’est pas toujours aisée,
- Oui du travail est fait pour redynamiser les bureaux et leurs missions,
- Mais tout cela n’est pas suffisant pour lutter contre la dégradation du service public. Depuis 2014, ce sont 42 bureaux de poste de plein exercice qui ont fermé à Paris. Sans parler des boites aux lettres condamnées, pour des raisons de sécurité, certes, mais combien n’ont pas été remplacées ? Nous avions pourtant porté un vœu sur cette question, qui fût adopté à l’unanimité au sein de cet hémicycle.
Parce que nous défendons un service public postal de qualité, au profit des parisien.nes, nous demandons que la Maire de Paris interpelle la Poste pour exiger le maintien des activités du service public postal à Paris et l’arrêt du recours au point contact relais comme seule alternative à la fermeture des bureaux de poste.
Nous demandons par ailleurs- qu’un état des lieux de la condamnation des boites aux lettres entrepris en juin 2022 soit transmis afin d’accélérer les remplacements des boites qui n’aurait pas été réalisés. Je vous remercie