Notre vœu vient tirer la sonnette d’alarme concernant l’avenir des lycées professionnels qui accueillent près de 650.000 jeunes, tout particulièrement ceux issus des classes populaires.
Rappelons que la ministre Carole Grandjean avait déjà dû reculer en novembre sur la proposition d’augmentation des stages. Patatra, le président Macron omniscient et omniprésent revient sur le sujet. Que propose-t-il ?
- d’allonger la durée des stages en entreprises,
- de rémunérer ces stages par l’État,
- de fermer certaines filières pour faire coïncider la carte de formation aux besoins du patronat local,
- de revaloriser les enseignants à condition de nouvelles missions ;
Toutes ces propositions sont des reculs. L’augmentation de la durée des stages fera reculer le temps consacré aux enseignements. Et fragilisera, encore un peu plus, le diplôme du baccalauréat. Leur rémunération uniquement par l’État (et non par les entreprises) s’apparente à la mise à disposition d’une main d’œuvre gratuite.
Par ailleurs, l’adéquation forcenée entre les cartes de formation et les besoins des entreprises locales, est une rupture d’égalité. Elle assigne les élèves à leur secteur géographique et à ses spécificités, et non à leurs choix. Enfin, le pacte spécifique au lycée pro censé améliorer la rémunération des enseignantEs s’apparente au « travailler plus pour gagner plus ». Personne ne s’y laissera prendre. Alors que la France est en Europe parmi les pays à la plus forte charge de travail, et avec la plus faible rémunération.
Pour conclure, je rappellerai que les lycéens pro parisiens sont entre le marteau et l’enclume. Puisqu’ils subissent aussi la politique d’austérité de Mme Pécresse à la Région qui ferme 7 sites de lycées pro pour l’an prochain.
Bref, pour ces lycéens, pour les enseignants, il nous paraît urgent de dénoncer cette politique qui sacrifie sur l’autel de l’austérité l’avenir scolaire, et l’avenir tout court, de nombreux jeunes issus des catégories populaires.