À Paris, comme partout en France, le logement est devenu le premier facteur d’inégalités et le premier poste de dépenses des classes populaires et moyennes.
Face à cet engrenage, nous avons un devoir : inventer et défendre des outils qui rendent la ville à celles et ceux qui la font vivre. C’est tout le sens du bail réel solidaire qui vient compléter notre politique de développement des logements sociaux et intermédiaires.
Nous examinons donc aujourd’hui une délibération qui porte sur la participation de Paris aux charges de la Foncière de la Ville de Paris, notre organisme de foncier solidaire. Cette structure, créée en 2019 avec nos bailleurs sociaux, a vocation à développer le bail réel solidaire et à favoriser l’accession sociale à la propriété dans notre capitale.
Je veux d’abord rappeler que l’OFS et le BRS sont des outils intéressants qui permettent aux acquéreurs de devenir propriétaires pour environ 4900€ le m² contre presque 10.000 en moyenne à Paris et qui en parallèle nous permettent d’accroître la maîtrise publique du foncier.
Car Paris, comme toutes les capitales attractives, est frappée par la spéculation immobilière. Cette spéculation qui provoque la hausse continue des prix du logement, qui éloigne chaque jour davantage les classes populaires et qui appauvrit les locataires.
Donc notre politique en faveur du logement social, du logement intermédiaire et du BRS est salutaire. Elle l’est d’autant plus dans le contexte de profond désengagement voire d’abandon de l’Etat qui a fait chuter la production de logements sociaux de 124.000 en 2016 à 85.000 en 2024. Ces opérations de BRS permettent de proposer des logements aux familles dans le cadre de projets de grande qualité, j’en veux pour preuve les opérations au 100 boulevard Ney dans le 18e ou les 49 logements du T3 au T5 à Python-Duvernois dans le 20e qui sont d’une haute qualité architecturale.
Plus de mille logements sont d’ores et déjà programmés et près d’une trentaine d’opérations engagées, réparties dans plusieurs arrondissements populaires de notre capitale. Je pense notamment au 12ᵉ, au 20ᵉ, ou encore au 19ᵉ, où sept nouveaux logements seront commercialisés dès la semaine prochaine dans le quartier Jaurès.
Ces réalisations concrètes contribuent à renforcer la présence de logements accessibles au cœur de Paris et à bâtir une véritable mixité sociale, celle-là même que les élus de droite de cet hémicycle s’acharnent non seulement à refuser mais aussi à combattre.
Car s’ils se disent favorables au logement social, ils s’opposent à la majorité des projets. Car s’ils se disent favorables à l’accession à la propriété, c’est uniquement pour s’opposer aux logements sociaux. Pour nous ces types de logements se complètent.
Paris doit rester une ville populaire, une ville accessible aux classes travailleuses, aux jeunes actifs, aux étudiants et aux familles modestes. En somme à toutes ces personnes qui font vivre la ville. Notre groupe le dit clairement : le logement public doit représenter le cœur de notre politique, avec un effort constant pour atteindre et dépasser les objectifs de 40 % que nous nous sommes fixés.
Enfin, la contribution de 300.000 euros que nous votons aujourd’hui est nécessaire. Elle permettra à la Foncière de poursuivre son action en attendant les premières recettes propres issues des redevances. Nous considérons qu’il s’agit d’un investissement utile, cohérent avec notre volonté de diversifier les réponses aux besoins de logement et de construire une ville plus juste. Pour toutes ces raisons, notre groupe votera en faveur de cette délibération tout en réaffirmant que la seule vraie garantie durable pour le droit au logement reste la régulation du marché et le développement du logement public et social. Cela passera par une mobilisation résolue de l’État. Malheureusement, aujourd’hui, nous en sommes loin et son inaction est lourde de conséquences pour les français et les parisiens.