Communistes Paris

Les Parisiennes et les Parisiens méritent un service de santé accessible, à proximité et digne

Camille NAGET Je remercie nos collègues Président et Rapporteur de cette MIE Jean-Pierre Lecoq et Hamidou Samaké, ainsi que les services pour les travaux riches qui nous ont animés pendant ces mois. Le groupe Communiste, avec mes collègues Nicolas Bonnet-Oulaldj et Barbara Gomes, a pris toute sa part ; nous nous félicitions de l’introduction dans le rapport final de près de la moitié de nos préconisations. Nous avons fourni en annexe 45 préconisations qui ne faisaient pas l’objet d’unanimité.

Si nous n’avons pas partagé toutes les solutions, nous avons pu partager un constat : la santé publique va mal, cela a été exacerbé par la crise sanitaire mais les difficultés sont bien plus profondes. Délais d’attente, rupture d’égalité d’accès aux soins… bref, la santé va mal car elle s’éloigne de sa qualité fondamentale de « service public », qui conçoit la santé comme un droit universel, garanti sans discrimination, avec humanité, dignité et proximité.

Mais ce que cette MIE a permis de démontrer, c’est que notre Ville dispose de moyens d’action, au niveau de ses compétences, pour améliorer l’accès aux soins des Parisiennes et des Parisiens. Je pense en particulier à cette possibilité, cette urgence, de créer de nouveaux centres municipaux de santé. Ces établissements permettront à la fois de désengorger les urgences et multiplier les heures d’accueil notre population en secteur 1.

C’est ce que nous, le Groupe communiste et citoyen, revendiquons depuis le début de la mandature et cela figure dans les préconisations de cette MIE. Nous continuerons à suivre de près sa concrétisation.

Ce que je regrette en revanche, c’est la timidité des préconisations en matière de soins accordés aux conduites addictives. Alors que notre territoire parisien est amplement concerné par la question, la MIE ne lui accorde que 3 préconisations ! 2 sur les 3 émanent de notre groupe. Nous continuerons aussi à demander à l’Etat de financer l’ouverture de nouvelles Haltes Soins Addiction et d’urgences addictologiques en psychiatrie.

Les besoins en santé mentale sont grands, et le délaissement de ce secteur, souvent appelé parent pauvre de la médecine, les a accentués. Il y a urgence à revaloriser le capacitaire d’accueil des Centres médico-psychologiques (CMP) et les Centres Médico-Psycho-Pédagogiques (CMPP). Et à ce que l’Etat réinvestisse en psychiatrie en augmentant notamment le nombre de lits.

Bien sûr la réponse en matière d’offre de soin ne peut pas s’exempter de prévention. Nous avons porté le souhait que l’Etat et l’Assurance Maladie développe des financements innovants pour la prise en charge d’actions de prévention. Sans aucun doute importantes et présentes dans les préconisations, elles ne permettent pourtant pas de pallier aux besoins de soin.

Un point commun réunit ces dispositifs : c’est l’importance qu’ils accordent à l’accompagnement des patientes et des patients. C’est le cœur du service de santé, qui s’adapte sans cesse au public concerné. Parmi les nombreuses préconisations portées par le groupe communiste :

  • la nécessaire présence d’un médecin scolaire dans chaque école de la Ville,
  • la reconnaissance et la prise en charge de l’endométriose comme affection de longue durée (ALD),
  • la garantie d’un accueil universel pour les personnes migrantes, en situation de handicap ou de très grande précarité dans les structures de santé subventionnées par la Ville,
  • pour nos concitoyens plus âgés, le développement de l’offre de places en EHPAD de la Ville (qui ne s’oppose pas à l’EHPAD à domicile).

Mon collègue Nicolas Bonnet-Oulaldj complètera plus spécifiquement sur l’APHP. Nous sommes un peu surpris des vœux du groupe Changer Paris et de l’exécutif alors que nous avons un rapport de 200 pages où tous les groupes ont pu inclure leurs préconisations.

Nous veillerons à la mise en place des préconisations portées par cette MIE, sans s’arrêter là. Les Parisiennes et les Parisiens méritent un service de santé accessible, à proximité et digne.

Nicolas BONNET OULALDJ

« Je suis restée 24 heures sur le même brancard, sans rien manger, dans un no man’s land. C’était Kafka. […] Si la pandémie de 2020 a changé quelque chose, c’est en mal : le personnel est épuisé. L’Etat les a tous abandonnés, soignants comme malades. »

Voici, Chers collègues, les mots que la grande résistante de 98 ans, Madeleine Riffaud, a adressés au Directeur de l’AP-HP le mois dernier.

Solidaire des infirmières débordées et épuisées, son témoignage ne fait que rappeler les dégradations que l’hôpital public continue de subir depuis plus de 20 ans.

Nous avons réussi à le démontrer et l’inscrire dans le cadre de cette MIE, la situation critique de notre système hospitalier est la conséquence directe des choix politiques managériaux, d’austérité et de marchandisation de la santé. Ces réformes inefficaces menées depuis les années 1990 avec le plan Juppé jusqu’aux actuelles lois de finance de la sécurité sociale refusent de consacrer les investissements nécessaires à ce service public essentiel.

Notre territoire parisien en souffre. Alors que la demande de soins à Paris est supérieure à celle de la moyenne nationale, l’AP-HP n’échappe pas à la suppression de lits, au manque chronique de personnel et aux conditions de travail déplorables. Et la logique d’entreprise continue. Notre groupe a déjà, à plusieurs reprises, alerté cet hémicycle sur les enjeux des 2 grands projets en cours : • L’Hôtel-Dieu : Nous ne pouvons pas accepter ce projet où plus d’un tiers de l’Hôtel-Dieu est cédé au promoteur immobilier Novaxia, pour y construire un pôle commerce et restauration. • Nous ne pouvons pas accepter que la construction du futur Hôpital nord aboutisse à la fermeture de Bichat et Beaujon.

Nous avons porté ces constats durant toute la période de la MIE. Et nous avons réussi à y inclure des préconisations essentielles pour la sauvegarde de notre hôpital public. Par exemple :

  • Protéger les parcelles actuellement occupées par une fonction de santé publique,
  • Demander à l’AP-HP un bilan annuel des lits et services supprimés, du délai moyenne d’attente et du nombre moyen de patients accueillis dans le service d’urgence par membre du personnel soignant
  • Revaloriser les salaires des aides à domicile et des personnels des EHPAD, en compensant la charge représentée pour les collectivités territoriales.

Nous veillerons à ce que ces préconisations soient mises en place. Et nous continuerons à nous battre pour que l’Etat accorde les moyens nécessaires à l’hôpital public et garantisse des conditions de travail dignes du personnel hospitalier.

Pour ceci, un changement de logique de gouvernance est nécessaire. Il faut mettre un terme à la logique d’austérité et à la fermeture de lits et des hôpitaux. Il faut que la Ville de Paris ait un rôle plus important au sein du Conseil d’administration de l’AP-HP et qu’elle ne se contente pas de sa place dans le comité de surveillance, qui ne sert à rien.

Ne laissons pas le service public hospitalier se faire encore maltraiter et démanteler par la marchandisation.

Camille
NAGET

Élue du 19e arrondissement au conseil de Paris

Nicolas
BONNET
OULALDJ

Élu du 12e arrondissement au conseil de Paris

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