Communistes Paris

Les parcs et jardins doivent rester des lieux de jeux, de fête et de rencontres !

Nous sommes amenés à débattre aujourd’hui à propos de la délibération du groupe Changer Paris et plus précisément à propos d’un sujet, source de nombreuses tensions et conflits et ce, de manière très régulière : l’occupation des parcs et des jardins.

Tout d’abord, je souhaite rappeler que les espaces verts parisiens ont une importance évidemment majeure pour garantir un cadre de vie sain aux parisiennes et aux parisiens. C’est une question environnementale mais également une question de santé publique.

Ceci étant dit, Paris doit continuer à pouvoir accueillir de grandes manifestations sportives et culturelles qui contribuent à son rayonnement international et à transmettre des valeurs positives de paix, d’entraide et de coopération. Paris doit continuer à être un lieu où l’on sait créer du lien social, à garantir des lieux de socialisation.

Paris doit rester une fête, pour reprendre les mots d’Hemingway. Ces mêmes espaces et ces mêmes moments qui nous ont tant manqué durant le plus fort de la crise de la COVID. L’absence de ces moments précieux et a eu un impact très important sur la santé mentale de la population, une crise sous-jacente dont nous ne sommes toujours pas sortis.

Dans le cas d’occupations des parcs et jardins, il faut savoir que les manifestations d’intérêt général sont très largement privilégiées : en l’occurrence il s’agit principalement d’évènements sportifs et culturels.

Ensuite, les parcs et bois parisiens ont accueilli environ 500 évènements en 2022. C’est à la fois beaucoup et peu à l’échelle de notre capitale.

En ce sens, la Ville ne peut pas simplement devenir une ville muséifiée, rigide où le moindre évènement est condamné sous prétexte qu’il nécessite une installation temporaire ou qu’il engendrera un peu de bruit sur une période donnée. Paris ne peut pas devenir la Ville que la droite appelle régulièrement de ses vœux, ce serait trahir son âme.

L’un des avantages des parcs et jardins c’est que ce sont des espaces fermés. En matière de sécurisation, cela permet d’organiser des évènements sans fermer des voies à la circulation.

On ne peut certes pas décider de massifier toutes les pratiques dans les espaces verts sans engendrer un déséquilibre environnemental et un impact sur la biodiversité. C’est pourquoi nous serons amenés à faire des choix de plus en plus rigoureux sur les évènements que nous autoriserons si nous souhaitons éviter de générer trop de déchets, si nous souhaitons préserver les conditions du sol, dont dépend la floraison, dont dépendent les insectes, dont dépendent les vertébrés et ainsi de suite.

Mais là encore, on bénéficie du travail des services instructeurs de la DEVE qui échangent avec les organisateurs pour s’adapter aux spécificités de chaque lieu et respecter au maximum les espaces verts.

Les évènements populaires et d’ampleurs nationales à caractère sportif ou culturel tels que le festival We Love Green, le Paris Jazz Festival dans le Parc Floral, les étés du Louvre dans les jardins des Tuileries ont toute leur place à Paris. C’est également le cas des fan zone, concerts et fêtes accueillies au Champ de Mars, qui a d’ailleurs vocation à être un lieu ouvert à tous les publics et à permettre le déroulement de ces moments de réunion, de rencontre et d’effervescence. Il y a aussi des fêtes de plus petite échelle : les fêtes de quartier, les fêtes d’école qui, encore une fois, ont toute leur place dans notre ville.

Cependant, il y a des évènements qui ne sont destinés qu’à faire la promotion d’entreprises privées, qui impliquent une privatisation excessive de l’espace public dont la Ville peut bien évidemment se passer tant pour son rayonnement que pour garantir un cadre de vie agréable aux parisiens.

Nous devons effectivement aller vers plus de régulation, notamment parce qu’on ne peut décemment pas « démocratiser » les évènements organisés par des entreprises privées. Je pense notamment à l’Orange Night Run ou encore au groupe LVMH qui est prêt à s’approprier tout ce que la Ville compte comme lieux symboliques, espaces verts ou non. L’espace public ne peut pas et ne doit pas servir de relai à la communication des multinationales peu vertueuses socialement et écologiquement parlant.

On peut donc souligner que dans les parcs et jardins, les demandes liées à une démarche exclusivement promotionnelle ou une demande privative sont systématiquement refusées.

De manière plus générale, si j’évoquais précédemment la nécessité de choisir les évènements que l’on souhaite accueillir dans notre Ville, il ne nous semble pas nécessaire de modifier le règlement des parcs et jardins qui est d’ores et déjà assez explicite et en particulier en matière de préservation de la faune et la flore, de protection de la biodiversité.

On connaît l’attachement du groupe Changer Paris à cette question de l’occupation des espaces verts et nous aurons d’ailleurs l’occasion de poursuivre ces débats concernant les bois de Vincennes et de Boulogne dans une perspective plus constructive, notamment dans le cadre de la Mission d’Information et d’évaluation qui débouchera sur un rapport et des préconisations communes.

Jean-Philippe
GILLET

Élu du 19e arrondissement au conseil de Paris

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