Communistes Paris
Futur équipement olympique Arena 2

Les communistes optent pour la maîtrise publique

Sport

Mes chers collègues, j’ai entendu dans le débat les arguments des uns et des autres pour voter pour ou contre ce projet de délibération, qui porte en fait sur la délégation de service public. Le fait de construire cette Arena a été tranché, dans des débats précédents. Nous pouvons nous en satisfaire puisque ce sera le seul équipement, avec la piscine olympique, qui sera construit et qui sera structurant pour le sport de demain, à la fois le sport de haut niveau, pour le basket, et pour le sport de proximité dans le 18e.

La question qui nous est soumise est : faut-il déléguer la gestion de cette salle à la S.E.M. qui gère le P.O.P.B. ou pas ?

Je voudrais dire à ma collègue Danielle SIMONNET et à mes collègues écologistes, puisque vous avez eu l’ambition de gérer cette ville, que si demain cette salle est gérée par la S.E.M. et que vous ambitionnez encore de diriger cette ville, vous aurez la main dessus. Si vous ne votez pas pour ce projet de délibération, c’est le privé qui aura la main dessus. C’est un choix. Le choix que les communistes font, c’est la maîtrise publique.

Cela a d’ailleurs été très bien rappelé par Jean-François MARTINS. A partir du moment où la délégation de service public est confiée à la société d’économie mixte, où le conseil d’administration est à majorité des élus de ce Conseil de Paris, les élus du Conseil de Paris ont la maîtrise pleine et entière de la gestion de cette salle, puisque, par exemple la question du nombre de jours pour le sport ou pour les spectacles, tout cela est décidé, d’ailleurs dans une commission qui est désignée en ce moment derrière le tableau, par les élus de Paris. C’est pour cette raison que les élus communistes voteront pour ce projet de délibération.

Mais j’entends les réserves sur le modèle économique. D’ailleurs, je n’étonnerai personne dans cet hémicycle, notamment les anciens, sur le fait que les élus communistes se sont toujours opposés aux opérations de "naming". Nous nous sommes opposés au "naming" de Bercy, anciennement le Palais omnisports, qui est devenu AccorHotels Arena. J’avais soumis dans ce Conseil un voeu pour le nommer Alain Mimoun, puis Johnny Hallyday, mais cela reste AccorHotels Arena. J’ai soumis aussi un voeu contre le "naming" de Jean Bouin. A plusieurs reprises, nous nous sommes opposés à des tentatives de "naming" sur le Parc des Princes.

Là encore, nous nous opposerons au "naming" sur cette salle. Nous soutiendrons les amendements qui sont présentés par le groupe Écologiste de Paris, notamment sur cette question, et notamment sur les conditions économiques et sociales, qui d’ailleurs peuvent être revues dans la gestion maîtrisée par les élus de Paris au sein de la S.E.M. Je me permets, mes chers collègues, de vous faire une proposition, un chemin que l’on pourrait essayer de dessiner avant de s’exprimer, de voter plus tard sur le nommage, qui est de donner le nom ou d’étudier la possibilité de travailler au nom de ce futur équipement olympique : Alice Milliat. Je voudrais d’abord vous dire qu’à ce jour aucun équipement olympique ne porte le nom d’une femme : Stade de France, Roland Garros, Pierre de Coubertin, Jean Bouin, aucune femme.

Je voudrais vous dire aussi que les Jeux olympiques que nous avons souhaités, c’est d’abord une vision d’un monde inclusif, solidaire, qui veut faire avancer la place du sport féminin dans la société. Vous dire aussi les inégalités femmes/hommes qui perdurent encore aujourd’hui dans le sport, notamment avec seulement 38 % de femmes licenciées dans les fédérations olympiques et seulement deux femmes présidentes de fédération olympique en France. Ce n’est pas acceptable. Nous devons agir fortement.

L’un des aspects culturels, de mémoire, de patrimoine, c’est cette opération de nommage. La proposition du nom Alice Milliat, c’est la proposition de la femme parisienne qui s’est battue dès 1917 pour que le sport féminin soit reconnu aux Jeux olympiques, qui en 1922 a organisé à Paris sur le stade Pershing dans le 12e arrondissement les premiers Jeux mondiaux féminins, et qui a permis ensuite des conquêtes d’égalité dans le sport.

Je voudrais vous lire un message, et je terminerai sur ce point, chère Colombe BROSSEL, un message d’une sportive aussi accomplie, d’une nouvelle génération, et qui fait partie des athlètes du Comité olympique, qui mène aujourd’hui un combat au sein du Comité olympique pour faire reconnaître Alice Milliat qui aura prochainement son buste, au même titre que Pierre de Coubertin. Cette personne est une athlète qui a fait les championnats du monde, qui va certainement faire les Jeux olympiques de Tokyo, et qui est nouvellement élue dans notre majorité, dans le 18e arrondissement ; c’est Ayodelé IHUESAN. Elle vient de nous envoyer ce courrier : "J’ai eu la chance de participer à deux Olympiades en tant qu’athlète, en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres, et je me bats aujourd’hui pour être sélectionnée pour Tokyo. Mais cela n’a été possible que grâce à des personnes comme Alice Milliat qui se sont battues pour nous. Je sais que vous partagez le souhait que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris puissent être exemplaires et proactifs sur des sujets d’égalité entre les femmes et les hommes et qu’ils permettent une meilleure visibilité du sport féminin. Il s’agit de donner envie aux petites filles, qui sont encore moins nombreuses que les garçons, de faire du sport, parce que le sport est un outil d’éducation et d’émancipation formidable. Il s’agit aussi de dire à toutes et à tous que le dépassement de soi et la performance ne sont pas réservés aux hommes. Donner le nom d’Alice Milliat à l’Arena 2 permettrait que cette femme exceptionnelle et le combat qu’elle a mené soient reconnus. Les femmes et plus particulièrement les sportives en France et dans le monde entier lui doivent énormément.

Associer son nom à un complexe sportif qui participe à la magie des Jeux olympiques et paralympiques, dans son pays d’origine, serait une très belle reconnaissance, et un message inspirant pour les jeunes générations." Je vous remercie.

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