En 2015, avec l’accord de Paris, nous actions la nécessité de limiter le réchauffement global à 1.5 C° et nous fixions l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux recommandations du GIEC. 10 ans après, les engagements n’ont pas été tenus.
Le 19 juin dernier, un collectif de scientifiques français, dont Valérie Masson-Delmotte, l’ont affirmé : l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1.5°C n’est non seulement plus atteignable mais nous dépasserons ce seuil avant 2030.
La revue Geophysical Research Letters, prévoit que la fonte des calottes glaciaires pourrait faire disparaître le Gulf Stream, qui nous placerait entre deux extrêmes : des hivers extrêmement froids et des étés encore plus chauds.
Le phénomène est irréversible. Désormais rien ne dit que nous respecterons le prochain plafond, celui des 2°C en 2050.
D’ici la fin du siècle, nous pourrions atteindre +3°C.
Les Etats-Unis de Donald Trump se sont retirés de l’accord de Paris dès sa prise de fonction.
Mais, en matière de recul, la France n’est pas en reste. Emmanuel Macron qui avait annoncé que son mandat serait écologique n’a, une fois de plus, trahit sa parole.
Suppression des ZFE, recul sur l’artificialisation des sols, suspension des aides à la rénovation thermique, soutien continu aux énergies fossiles, le recul fait système. Du côté des Républicains, non seulement l’ambition écologique est absente, mais la ligne est désormais de revenir sur l’écologique.
Le 19 juin, un moratoire sur le déploiement des éoliennes et le photovoltaïque a été adopté par un amendement des Républicains, adopté avec le soutien de l’extrême droite. Il menace 80.000 emplois dans le secteur des énergies renouvelables, et remet en cause les objectifs de neutralité carbone. Un contresens. La farce du film Don’t look up était en dessous de la réalité.
Voilà le visage de l’alliance entre la droite et l’extrême droite. Le vrai visage de la droite qui, à Paris se dit écologiste, mais à l’assemblée fait tout l’inverse.
Dans ce contexte dangereux, la Ville a raison de s’engager pour le déploiement d’installations renouvelables. Elle a raison de développer les panneaux phovoltaïques, la géothermie, ses réseaux de chaud et de froid (et vous savez que nous y sommes sensibles). Nous nous interrogeons sur les modalités de ce déploiement, et c’est pour cela que nous contestons le choix de sociétés de projet soutenues par la SEM Axe Seine Energies, qui favorise une libéralisation du secteur de l’énergie.
Sur le réseau de chaleur, on peut également s’interroger sur la tenue des objectifs. 75% en 2030 oui, mais comment ? Cela fait 10 ans que nous stagnons à, à peine plus de 50% d’ENR. Nous n’avons aucune visibilité sur les investissements à venir. Ni sur leur coût, qui impactera immanquablement la trajectoire financière.
Toujours en matière de production d’énergie, il faudra que l’État se ressaisisse pour accélérer l’électrification du pays. Cela nécessitera d’énormes investissements publics, si l’on veut que cette transition respecte les délais et qu’elle soit socialement juste. Tout en gardant le cadre du service public indispensable pour préserver les intérêts à la fois des usagers, des salariés, et les investissements de long terme, donc l’environnement.
Nous plaidons donc pour un mix décarboné, incluant le renouvelable et le nucléaire. Dans le cadre d’une grande entreprise publique pilotant la transition énergétique, sortant de la mise en concurrence européenne, structurant la filière renouvelable, maîtrisant les tarifs.
Je finis sur la conclusion de cette communication qui m’interroge. Évidemment, l’énergie la plus propre est celle qu’on ne consomme pas. Mais quand je lis, je cite « nous devrons probablement adapter notre consommation à la temporalité de la production ou sinon être capable de stocker ces énergies produites », je voudrais des précisions. Si c’est avoir des tarifs bleus en fonction de la production, c’est intelligent. Si c’est organiser la pénurie pour imposer de façon dogmatique un modèle inefficient et intermittent, cela ne marchera pas.
Notre responsabilité est tout autant de garantir le droit fondamental à l’énergie, que de produire une transition écologique populaire. La gauche rompt avec la pénurie capitaliste et néolibérale. La gauche organise l’appareil productif pour répondre aux besoins populaires tout en respectant l’environnement. La gauche organise l’abondance pour les classes populaires qui subissent la précarité, une abondance à rebours des pseudo-lois du marché.
En investissant massivement l’argent public sur la transformation de notre ville, nous démontrons qu’il est possible d’agir contre le réchauffement climatique. D’agir et d’avoir des résultats mesurables et importants.