Pour la deuxième année consécutive, le budget de la Ville de Paris est marqué par une crise sanitaire qui s’éternise et qui a eu pour corollaire l’accroissement de la précarité pour de nombreux publics ; les jeunes, étudiants ou non ; les personnes sans emploi, les personnes âgées ou encore toutes celles et ceux dont le suivi social a été compromis par la fermeture ou la restriction des accueils physiques pour l’accès aux droits.
Le contexte pandémique est évidemment l’élément déclencheur de cette progression de la pauvreté, mais son artisan principal, c’est le gouvernement. Celui qui a fait preuve du pire des opportunismes pour promulguer des lois de recul social dans ce contexte, le tout motivé par un seul refrain : il faudra bien payer la dette Covid, et c’est sur les classes moyennes, les classes populaires et les plus démunis que se feront les économies.
À Paris ce n’est pas le choix qui a été fait. Les dépenses au titre de l’action sociale ont maintenu et continueront de maintenir un niveau de solidarité élevé, et ce malgré le poids à venir des premières conséquences de la réforme de l’assurance-chômage, à savoir l’augmentation des dépenses du département au titre du versement du RSA. Toujours dans la constance, le soutien aux actions de lutte contre la précarité, sous toutes ses formes, se poursuit et c’est la preuve d’un engagement que l’on ne peut que féliciter.
Le contexte actuel est difficile, la dette de l’État envers les collectivités territoriales s’alourdit et la liste des promesses non tenues n’en finit pas de s’allonger. Grande cause de ce quinquennat, les violences sexistes et sexuelles résistent aux belles formules et les feminicides poursuivent leurs cours sans aucune inflexion significative. A Paris, la politique publique qui est menée va au-delà des mots : des actions concrètes ont été et sont menées pour endiguer ce fléau qui touche ou est susceptible de toucher un jour un citoyen sur deux, en l’occurrence, une citoyenne.
C’est pourquoi nous souhaitons amplifier l’engagement de notre Ville contre les violences sexistes et sexuelles et proposons que le budget qui y est dédié soit abondé de 300 000 euros supplémentaires, dans la perspective d’en doubler le montant global sur la mandature.
Autre secteur d’urgence, parfois en lien avec les questions de violences domestiques : la protection de l’enfance. Urgence, parce que les besoins sont importants : c’est là, peut-être, que j’émettrais un constat partagé. Si on ne peut qu’applaudir l’émergence de nouvelles structures, le regret porte en revanche sur ces créations à budget quasiment constant, globalement permis par des redéploiements là où on sait que les tensions sont déjà grandes dans les services.
C’est d’autant plus un regret alors qu’en parallèle, l’engagement de notre Ville ne fait pas défaut face aux défis sociaux, d’une part grâce au maintien d’un budget constant au CASVP, et d’autre part grâce aux actions renforcées à destination des quartiers populaires, pour l’accès aux droits, à la culture, mais aussi à la santé.
Nous félicitons ainsi les efforts conduits en faveur de la réduction des inégalités sociales, enjeu majeur auquel nous portons, au groupe Communiste, la plus grande attention. C’est pourquoi nous portons également un amendement visant à pérenniser le dispositif des paniers solidaires, qui garantissent aux plus démunis un accès à une alimentation de qualité, durable et issue de circuits courts.
Mes chers collègues il y a des points sur lesquels nous pouvons nous améliorer mais la volonté ne fait pas défaut et ce budget en est la preuve ; c’est bien cela qui dérange ceux qui ne cessent d’invoquer la dette de Paris. On sait quelles économies ils et elles s’empresseraient de réaliser s’ils étaient en gestion, on sait combien le coût social de leurs mesures pèserait sur notre Ville.
Cette différence nous l’assumons, et la dépense sociale porte en vérité mal son nom parce qu’elle est un investissement, pour les droits humains, pour la dignité, pour le progrès.