Communistes Paris

La ville du 1/4 d’heure doit s’appuyer sur le service public

Droit à la ville

« Les titis n’ont pas le temps de leur ville, les passants viennent de loin » chante Oxmo Puccino dans Pam Pa Nam. Si le temps est si précieux à Paris, la ville du 1/4 d’heure est une belle promesse.

Alors quelle est cette promesse ? Quelle est l’ambition de ce big bang territorial ? Pour faire simple il s’agit d’une déconcentration des pouvoirs centraux vers les mairies d’arrondissement. C’est une réforme qui est attendue par les Maires d’arrondissements mais aussi par les parisiennes et les parisiens.

La déconcentration de certaines compétences vers les mairies d’arrondissement rapproche les décisions de l’échelle à laquelle se constatent les difficultés. On peut alors légitimement imaginer que les processus de décisions seront fluidifiés et que la réactivité sera améliorée. Une telle déconcentration présente également l’intérêt de renforcer les pouvoirs des mairies d’arrondissement – y compris d’opposition – sur des thématiques sources de crispations majeures.

Alors bien sûr, si nous ne remettons pas en cause le bienfondé de cette réforme pour l’avenir de notre ville, nous avons quelques réserves et interrogations que nous souhaiterions voir levées.

D’abord sur la forme de cette communication. Trois axes majeurs semblent ressortir de cette communication : la police municipale, la propreté de l’espace public et l’action sociale. Pourquoi ces choix-là plutôt que d’autres ? Pourquoi ne pas aborder aussi l’emploi, la culture, le sport par exemple. Ensuite sur le fond. Nous sommes très interrogatifs sur le choix particulier, pour ne pas dire précipité, de la police municipale et de la propreté.

Vous avez émis madame la maire le souhait de voir naître une police municipale à Paris. Cette police municipale à peine créée, vous souhaitez déjà en confier la responsabilité aux mairies d’arrondissement, parfois dirigées par des maires qui portent une tout autre vision de la police municipale que celle que vous semblez porter.

Dans le même registre, nous nous interrogeons sur les conséquences de la déconcentration des pouvoirs afférents à la propreté aux maires d’arrondissement. Je l’ai rappelé au début de mon intervention, nous sommes conscients de l’intérêt d’agir aux plus proches des difficultés. Et pour agir au plus proches des difficultés, nous pensons que le service public est le mieux placé. Pour cela, nous sommes pour une remunicipalisation complète de la collecte des déchets à Paris. Ce n’est pas nouveau.

Si l’on prend la carte parisienne de la collecte des déchets, celle-ci est confiée au privé dans une grande partie des arrondissements dirigés par la majorité, quand elle est toujours en régie dans la majorité des arrondissements dirigés par l’opposition. Comment s’assurer alors que ce transfert de pouvoirs ne se soldera pas à terme par une privatisation complète de la collecte des ordures sur tout le territoire parisien ? Collecte qui lorsqu’elle est confiée au privé coute plus cher que lorsqu’elle est opérée par nos agents.

Enfin sur les moyens. Cette réforme ne saurait se faire à moyens constants. Or, aujourd’hui, nous n’avons aucune information sur les moyens financiers et humains dévolus à celle-ci, et nous sommes d’autant plus dubitatifs que la tendance est plutôt à la contrainte budgétaire, cela n’aura échappé à personne, et nos récentes discussions sur le Plan d’Investissement de la Mandature ne vont pas en nous rassurant.

Nous pensons qu’il est impossible de mener une reforme de cette ampleur à moyens constant. Sauf à n’être en réalité qu’une simple réorganisation, qui dans les faits ne résoudrait aucune difficulté et n’aurait pour seule ambition la réduction des coûts.

Je vous remercie.

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