Je voudrais tout d’abord saluer le travail de Grégory Canal, qui a présidé cette Mission d’Information et d’Évaluation ainsi que Thomas Chevandier qui en a été le rapporteur.
Et remercier aussi l’ensemble des personnes que nous avons eu la chance d’auditionner et qui ont contribué au rapport, l’ensemble de mes collègues pour la qualité du travail collectif, et les agents de la Ville qui y ont singulièrement collaboré.
« La Seine a de la chance » écrivait Jacques Prévert. Et s’il y a une chose que je retiens de cette MIE et du travail commun, c’est que la Seine est une chance pour notre territoire et pour tous les territoires qu’elle traverse.
La Seine est structurante pour notre ville. Elle est un repère géographique, un axe stratégique, un couloir écologique, une source d’inspiration artistique… Nous avons tous un rapport à la Seine. En cela il était intéressant de se pencher sur son avenir.
En effet, pendant longtemps, nous avions surement quelque peu délaissée la Seine, et peut-être même l’avions nous un peu négligée au point de construire sur ses flancs une autoroute urbaine aujourd’hui disparue. Nous nous souvenons les débats enflammés dans cet hémicycle lorsque l’idée de rentre la Seine aux parisien-nes a pris forme. Force de constater que la Seine s’est imposée. Beaucoup d’eau a passé sous les ponts de Paris, et désormais personne ne pense même plus à coupé les parisien-nes de ce rapport à leur fleuve.
C’est d’ailleurs ces contrastes qui ont motivé le travail de cette MIE. Pour nous communistes, l’avenir de la Seine doit s’inscrire dans deux réalités concrètes.
La première tient au fait que la Seine se trouve au cœur de la Métropole du Grand Paris. Les villes de banlieue sont historiquement très marquées par l’accueil des activités essentielles au fonctionnement de Paris : stations d’épuration, usines d’incinération des déchets ou encore cimetières parisiens etc…
Les évolutions technologiques et les modernisations des sites doivent permettre de travailler à améliorer la qualité de vie de l’ensemble des franciliens, de repenser les infrastructures existantes au regard des enjeux d’aujourd’hui et notamment environnementaux, et non au regard d’une spéculation immobilière éloignant les services des habitants desservis au risque de générer des transports routiers inutiles.
Il ne peut pas y avoir d’un côté un Paris préservé et de l’autre des territoires servants voués à l’accueil des nuisances.
Ce point est particulièrement important quand nous parlons de la Seine qui est un lieu d’activité et de transport privilégié. Cela va donc couler de source, je voudrais aborder mon second point sur le développement d’un transport 0 carbone.
Les enjeux environnementaux sont cruciaux, (presque) tout le monde le dit désormais. Seulement, ce que tout le monde ne dit pas, c’est que pour réaliser une transition écologique, il faut revoir en profondeur et radicalement plusieurs activités, dont celle des transports. Tant la lutte contre le réchauffement climatique, que celle contre la pollution atmosphérique, appellent des transformations de nos modes de transports, tant des passagers que des marchandises. Une des pistes (parmi d’autres) est naturellement le développement du transport de marchandises par voie fluviale. En la matière, nous savons que la poussée d’Archimède est pour promouvoir des transports peu consommateurs d’énergie, et donc peu émetteurs de gaz à effet de serre ou de polluants atmosphériques.
Nous plaidons donc pour mobiliser tous les outils disponibles à Paris pour préserver et développer des plateformes logistiques de transports multimodales en bord de Seine. La logistique est une question centrale du fonctionnement des villes et c’est une problématique qui est amenée à prendre de l’importance dans les années à venir.
Les flux, l’approvisionnement, le stationnement, sont des réels sujets dans les chantiers dans un milieu urbain dense comme Paris. Nous aurons toujours besoin de construire, de rénover, de maintenir les bâtiments et les voiries. Les modes de construction dit conventionnels centrés sur le béton nous le savons sont génératrices de pollution et de nuisances. Mais le travail de développement de la filière sèche, en matériaux bio-sourcé, ne fait pas disparaître la nécessité de continuer à disposer de centrales pour réaliser certains projets utiles au quotidien. Et par ailleurs, nous plaidons pour conserver des emprises pour en faire des ports, des plateformes de logistiques urbaines. Ce matien d’une activité tant portuaire qu’industrielle, ne doit pas être en opposition avec le développement de modes de transports doux. Nous devons penser un développement harmonieux, soucieux tant de la qualité de vie, que de l’activité productrice, et c’est possible. Nous pensons donc aussi nécessaire de pouvoir promouvoir une continuité des voies de circulation douce le long de la Seine, en les adaptant et en les faisant cohabiter avec l’activtié secondaire.
Enfin, et suite à l’échec de Voguéo, il apparait intéressant qu’une étude soit menée sur d’autres modèles de développement de transport fluvial de passagers dans une dimension publique et francilienne. Nous savons que les transports banlieue-banlieue sont bien souvent compliqués et inutilement longs. La Seine peut être un moyen privilégié de les promouvoir, dans l’intérêt là encore tant des populations que de l’environnement.
Beaucoup de propositions ont été produites par cette MIE. C’est une véritable boite à outils pour des politiques ambitieuses au service des hommes et des femmes qui voisinent la Seine. Les enjeux autour de ce fleuve sont multiples.
Un travail tel que celui de cette MIE nous permet de nous poser les bonnes questions pour envisager la Seine comme une solution.