Chers collègues, je suis très heureuse que nous puissions voter ce projet de délibération aujourd’hui. D’abord forcément en tant qu’élue du 19e arrondissement, puisque la Maison des réfugiés, qui était avant dans le 14e, va venir dans le 19e arrondissement place des Fêtes. J’y suis particulièrement attachée aussi en tant qu’ancienne habitante de la place des Fêtes, notamment en 2015.
L’emplacement de cette Maison des réfugiés n’est pas neutre. Il y a quand même une histoire, une sorte de continuité que je souhaitais rappeler. Je pense très chaleureusement à ma collègue Gwenaëlle AUSTIN, qui est aussi beaucoup attachée à ce projet aujourd’hui en tant qu’élue du 19e arrondissement, mais de longue date en tant que militante de R.E.S.F.
Cette Maison des réfugiés voit le jour à côté de la médiathèque James Baldwin - j’en dirai un petit mot juste après - et dans les murs du lycée Jean-Quarré, ancien lycée d’hôtellerie. En 2015, au moment où la question de l’accueil se posait beaucoup à Paris, ce lycée Jean-Quarré avait été investi par un collectif et par des personnes migrantes, des réfugiés qui s’y sont installés, qui ont occupé pour interpeller, d’une part sur la nécessité de ne pas laisser des bâtiments vacants et d’autre part sur l’obligation de la Ville de Paris et de l’État de répondre à cette crise de l’accueil.
D’ailleurs, je pense qu’on le voit au fil des projets de délibération et des Conseils de Paris depuis neuf ans, entre 2015 et aujourd’hui, la Ville de Paris a fait beaucoup. Elle a pris conscience de ces besoins, de ce qu’il fallait faire et elle a développé beaucoup de lieux d’accueil. L’occupation transitoire est quasiment systématique quand il se passe quelque chose.
Donc, en 2015, l’occupation dans le lycée Jean-Quarré s’était faite aussi difficilement, dans de mauvaises conditions, parce que c’était un lycée abandonné, qu’il n’y avait pas assez de sanitaires, que beaucoup de monde était dedans. Nous étions un certain nombre à l’époque d’habitants, d’élus déjà engagés et de collectifs à être allé les voir, les soutenir, en apportant tout ce qu’il fallait pour que leurs conditions de vie puissent se dérouler le moins mal possible.
Neuf ans après, sur le site de ce lycée, voit le jour, puisque c’est ouvert depuis quelques semaines, cette Maison des réfugiés, ce lieu ressource pour toutes celles et tous ceux qui viennent d’ailleurs et qui trouvent refuge à Paris. C’est une belle valeur de notre ville d’être un lieu refuge, un phare dans la vie de personnes qui vivent des parcours de migration souvent extrêmement compliqués et très difficiles. Nous sommes donc très heureux que ce lieu ait ouvert ses portes avec "Singa" et "Emmaüs Solidarité".
Je dirai juste, parce que ce n’est pas possible de ne pas en parler, que cette Maison des réfugiés est aussi implantée à côté d’un lieu magnifique, la médiathèque James Baldwin, qui n’est pas dans les têtes depuis 2015 mais depuis plusieurs décennies, m’a-t-on même dit. Paul Laurent, à l’époque député communiste, évoquait déjà le besoin d’une médiathèque dans le 19e. Voyez comme cela date.
Cette médiathèque, c’est un projet ambitieux, là aussi, et cela fait sens qu’elle soit à côté de cette Maison des réfugiés, parce qu’il y aura des passerelles, parce que la culture est partout et elle sera vivante comme cela. J’en profite, nous vous appelons, Madame la Maire, à écouter aussi ce que nous disent les agents et les bibliothécaires. On a toutes et tous envie que cette bibliothèque ouvre le plus vite possible, mais l’ouverture ne peut pas se faire dans de mauvaises conditions ni n’importe comment. Nous plaidons pour que le dialogue soit renoué et qu’on avance sereinement pour que cette médiathèque ouvre dans de bonnes conditions et qu’on donne le meilleur service possible aux Parisiennes et aux Parisiens, aux habitantes et habitants de la place des Fêtes.
Je vous remercie.