Communistes Paris

La maison des Médias Libres va voir le jour Boulevard Barbès !

Cette maison des médias libres porté par une coalition de médias indépendants, nous l’attendons tous depuis au moins 2018.

Nous nous félicitons qu’elle voit enfin le jour car elle permettra de mutualiser de nombreux coûts en matière de frais énergétiques, de matériel, de studios… Cela permettra aussi de créer une émulation journalistique et démocratique et qui renforcera l’indépendance des médias tels qu’Acrimed, Arrêt sur images, Bastamag, ou encore Politis…

Nous déplorons néanmoins que Médiapart, qui fut l’un des instigateurs du projet, et l’Humanité qui avait rejoint le projet par la suite, ne fassent plus partie de l’aventure étant donné le retard que le projet a pris.

Trop de tergiversations pour un projet qui aurait pu voir le jour beaucoup plus tôt d’abord rue Saint-Maur, puis boulevard de Charonne et finalement au boulevard Barbès, en plein quartier populaire. Le retrait de ces deux médias de poids et d’autant plus dommage, que la situation financière des médias qui ne sont pas la propriété de milliardaires est critique.

Autant dire que dans le contexte actuel, ce type d’initiative est indispensable voire salutaire. Non seulement nous soutenons profondément ce projet mais il deviendra, j’en suis sure, l’un des symboles forts de l’esprit de résistance de notre ville.

Le contexte médiatique qui rend cette Maison des Médias Libres non seulement pertinente mais urgente. La concentration des médias a atteint un tel degré que la liberté de la presse, dans un avenir trop proche, ne sera peut-être plus seulement un vain mot.

L’exemple le plus alarmant c’est bien entendu l’empire médiatique de Vincent Bolloré. D’abord le rachat du groupe Canal, permettant de mettre en partie la main sur le financement du cinéma français, sur le chaînes CNews et C8 devenus depuis des véritables canaux de l’extrême droite. Mais ça ne s’arrête pas là, Europe 1 et le JDD sont devenus des rampes de lancement pour le Rassemblement national et tous les autres projets racistes, homophobes et misogynes.

Dernier exemple en date, l’émission quotidienne de Cyril Hanouna sur Europe 1 en vue des législatives où l’extrême droite et la droite extrême se partagent l’essentiel du temps de parole. Dans chacune de ces rédactions, malgré les mouvements de grève et les protestations, les rédactions ont été mises au pas. Mais comme l’appétit vient en mangeant, voilà que Bolloré lorgne désormais sur le Figaro pour réaliser son grand projet idéologique réactionnaire.

Il s’attaque également aux maisons d’éditions, au risque d’affaiblir la pluralité des idées dans notre pays en empêchant la sortie de certains livres, et c’est pourquoi je veux insister sur la présence des Editions du Seuil et de La Découverte dans ce projet de Maison des Médias Libres.

Bien sûr, l’extrême droite sait aussi à qui elle doit son succès. C’est parce qu’elle sait être reconnaissante à ceux qui lui offrent une tribune quotidienne qu’elle prévoie, dans ses mesures phares, de privatiser l’audiovisuel public en cas d’arrivée au pouvoir. Nul doute que Bolloré se portera acquéreur et qu’on aura droit à un peu plus de propos haineux et mensongers en prime time. Dès lors, cette maison doit être un rempart, parmi d’autres, face à la concentration des médias et à la dérive autoritaire à laquelle nous assistons. C’est d’ailleurs l’idée de la charte contre les propos homophobes, racistes, xénophobes, révisionnistes, négationnistes, injurieux… Autant de règles qui n’ont plus cours dans la sphère Bolloré et qui par effet d’influence, sont remises en cause dans d’autres médias.

Au-delà du contexte, je salue la qualité du projet, l’animation du rez-de-chaussée par les 300m² de surface dédiés au commerce, le local prévu pour une association de quartier mais aussi l’Agora qui permettra la tenue de conférences et débats. Ce sont des orientations qui permettent de pleinement inscrire la Maison des médias Libres dans ce quartier populaire hautement symbolique qu’est la goutte d’or.

A nous de travailler afin que les habitants s’en emparent réellement à leur manière et renouent avec les médias, du moins, les médias indépendants.

Je finirai en disant un mot de la maison des coursiers que notre groupe et Barbara Gomes en particulier portent et défendent depuis le début. Cette maison est devenue une réel dispositif d’inclusion qui répond aux besoins des livreurs, aux besoins d’urgence sociale, mais qui agit aussi à la source de l’exclusion, en aidant les livreurs à contester la plateforme, à réunir leur force pour défendre leurs droits...

Cette maison est aujourd’hui devenue incontournable et nous sommes rassurés que ce projet ne la mette pas en danger. Le travail qu’elle a engagé avec la Sogaris va dans le bon sens. Ensemble ils travaillent à un relogement au centre de Paris du côté de la rue du Grenier Saint-Lazare, dans le 3e. Un lieu central, plus grand, qui permet un plus grand rayonnement, une meilleure accessibilité. Et surtout qui permettra de sortir de la logique d’intercalaire en pérennisant cette maison qui est aujourd’hui devenue indispensable.

Nous sommes fiers que ce projet pour lequel nous nous sommes battus prenne cette dimension. Pour ce qui concerne les autres dispositifs qui sont actuellement hébergés au 70 boulevard Barbès, nous sommes là aussi rassurés des réponses de l’exécutif. Elles nous rassurent car nous savons à quel point ces associations répondent à un besoin social urgent dans le quartier.

Je vous remercie.

Raphaëlle
PRIMET

Élue du 20e arrondissement au conseil de Paris

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