À Paris, dans le cadre de la restauration scolaire, ce sont plus de 21 millions de repas qui sont servis chaque année. C’est un sujet majeur en matière de lutte contre les inégalités sociales, de santé publique comme de transition écologique.
Pour les élus communistes, la cantine scolaire n’est pas un marché : c’est un service public essentiel, qui doit garantir à chaque enfant un repas de qualité, quels que soient les revenus de sa famille.
Sur la tarification, le rapport le rappelle clairement : le coût complet moyen d’un repas est de 12,57 euros, quand certaines familles paient 13 centimes seulement. Et ce dans un contexte où les prix des denrées alimentaires ont connu une forte hausse. Cela signifie une chose : notre modèle de solidarité a su faire preuve de constance, au bénéfice des plus modestes, malgré un contexte économique très défavorable.
La Ville finance aujourd’hui près de 70 % du coût réel du repas. C’est un choix politique fort que nous assumons. La restauration scolaire est aussi un outil central de la transition écologique. Le rapport montre les avancées concrètes : augmentation des repas végétariens, diversification des protéines, lutte contre le gaspillage alimentaire, suppression des plastiques à usage unique, montée en puissance des produits bio, locaux et de qualité. Ce sont des avancées que nous saluons, car elles prouvent que l’écologie populaire est possible : une écologie qui améliore la qualité des repas sans les rendre plus chers pour les familles et qui offre des débouchés stables et continus pour les personnes qui se sont lancées dans un modèle agricole paysan, bio et donc vertueux. Mais la transition écologique ne se construit ni ne se mesure pas uniquement avec des chiffres. Elle se construit dans les cuisines, avec les agents, avec de la formation, des investissements, et du temps. Là encore, le service public est la condition de la réussite. C’est pourquoi je salue particulièrement la remunicipalisation de la restauration scolaire dans le 18ᵉ arrondissement pilotée par mon camarade communiste Gérald Briant. Le rapport le souligne : la mise en service prochaine de la cuisine de secteur Jean-Baptiste Clément, après celle du collège Aimé Césaire, ce qui marque une étape décisive. Produire près de 1 000 repas par jour, en liaison chaude, livrés en véhicules électriques, c’est à la fois un progrès social, écologique et démocratique. Et la remunicipalisation, ce n’est pas seulement changer un mode de gestion. C’est reprendre la main sur la qualité des repas, sur les conditions de travail des agents et sur la transparence des coûts. C’est sortir d’une logique de délégation au privé pour réaffirmer que l’alimentation des enfants relève de l’intérêt général, pas de la rentabilité. Dans le 18ᵉ, cette stratégie permet aussi des investissements lourds dans les cuisines, une meilleure organisation du travail, et une cohérence entre projet alimentaire, projet éducatif et projet écologique. Pour notre groupe, ce qui se fait dans le 18ᵉ doit ouvrir un horizon pour toute la ville. Oui, la remunicipalisation est exigeante. Oui, elle demande des moyens. Mais elle est la seule garantie durable d’un service public de la restauration scolaire socialement juste, écologiquement responsable et démocratiquement maîtrisé. La cantine n’est pas un coût : c’est un investissement pour l’avenir. Un investissement pour la santé des enfants, pour l’égalité, pour le climat, et pour la dignité du travail public.

