L’orthophonie est un pilier de la santé publique. Elle permet de prévenir, diagnostiquer et traiter les troubles du langage, des apprentissages, de la cognition, et d’accompagner les patients touchés par des maladies neurologiques ou neurodégénératives. Mais cette profession, majoritairement féminine, très libérale et faiblement rémunérée, peine à répondre aux besoins croissants.
À Paris, 781 orthophonistes seulement exercent aujourd’hui, et très peu dans l’est de la capitale, là où la demande est la plus forte, notamment dans les quartiers populaires.
Le PLFSS 2025 a aggravé la situation : en transférant la responsabilité financière aux structures médico-sociales et en imposant des conventions complexes avec les CMP , elle provoque des ruptures de remboursement, des délais d’accès aux soins et des difficultés pour les familles déjà vulnérables.
Il est urgent d’agir. Les quartiers populaires, déjà sous-dotés en professionnels de santé, ont besoin d’une offre de soins orthophoniques de proximité, pluridisciplinaire et accessible à toutes et tous. Il faut donc très vite que la ville se saisisse du problème :
- En interpellant l’ARS Île-de-France pour un plan de soutien ciblé dans les quartiers populaires ;
- En demandant à l’ARS et à la CPAM d’harmoniser les pratiques administratives, pour sécuriser les remboursements et la continuité des soins ;
- En exigeant de l’État qu’il renforce l’attractivité de la profession, par la revalorisation des rémunérations, un soutien à la coordination territoriale et un plan d’installation dans les zones sous-dotées.
