Communistes Paris

L’inclusivité et l’accessibilité au cœur de nos politiques publiques

Une ville accessible

Avant toute chose, le Groupe Communiste et citoyen tient à saluer les membres de l’APF présent.e.s aujourd’hui et faire savoir toute son estime pour ce très important travail qui a été mené sur les enjeux du handicap et de l’accessibilité. Nous avons là un sujet extrêmement transversal, tant en matière de diversité des publics qu’il touche, qu’en termes de domaines dans lesquels il nous faut intervenir pour créer les conditions de l’inclusivité, de la solidarité et de l’égalité.

Car si nous avons beaucoup progressé, nous le savons notre ville reste encore difficile pour les personnes en situation de handicap.

C’est à ce titre qu’il faut souligner la qualité et la richesse des propositions rapportées par ce plan de mobilisation, avec là encore un mot d’estime pour la méthode, qui met un point d’honneur à ce que chaque nouveau projet de cette mandature intègre systématiquement les conditions de l’accessibilité.

C’est un véritable engagement de notre collectivité en matière de politique publique, qui appliquera sans concession l’exigence de l’accessibilité dans chacun de ses domaines de compétence, en allant même au-delà du champ règlementaire fixé par le cadre de la loi. En matière d’accompagnement des commerces parisiens, de formation aux métiers de l’accessibilité, de communication en FALC. Et bien sûr d’aménagement urbain, d’accessibilité des transports et de nos équipements municipaux dans le cadre de la loi de 2005.

C’est d’autant plus important de le souligner puisque la Ville de Paris le fait dans un cadre national qui est défavorable, il faut le dire, aux avancées concrètes en matière d’accessibilité et d’inclusivité. Je pense notamment à la longue bataille, d’ailleurs toujours en cours, pour la déconjugalisation de l’Allocation adulte handicapé, l’AAH.

Nous avions été plusieurs groupes dans cet hémicycle à souhaiter interpeller le gouvernement sur une nécessaire révision de ce paramètre de calcul du montant de l’AAH. Déjà en 2017, la proposition de loi déposée en ce sens par Marie-George Buffet, s’était heurtée à une motion de rejet du groupe LREM. En 2020 c’est une nouvelle proposition de loi, adoptée cette fois-ci, qu’il a fallu propulser jusqu’au Sénat grâce à la mobilisation des associations et des citoyennes et citoyens, notamment par une pétition en ligne.

Et la semaine dernière encore une fois, le gouvernement s’est opposé à une proposition de loi.

Ce même gouvernement qui disait vouloir faire du handicap l’une des priorités du quinquennat.

C’est bien la preuve qu’il reste inscrit dans une vision sociétale largement dépassée et inégalitaire, dans laquelle le handicap est affaire de solidarité familiale et non de solidarité nationale. C’est ce modèle de réflexion qui entretient et reproduit les discriminations à l’égard des personnes porteuses de handicap.

À ce titre j’aimerais rappeler le triste constat de la Défenseure des droits ; en 2020, pour la quatrième année consécutive, le handicap était le premier motif de saisine en matière de discrimination. On trouve, dans les objets de ces saisines, les entraves à l’accessibilité universelle, les entraves au droit à l’autonomie, mais également les entraves au libre choix du lieu de vie. Tous ces points sont la conséquence d’un important retard français en matière de politiques publiques tournées vers le handicap, mais également d’importants reculs lorsque l’occasion de nous rattraper se présentait.

Je pense en particulier à la loi ELAN, par laquelle l’obligation de construction de logements neufs accessibles aux personnes porteuses de handicap est passée de 100% à 10%. Si la promesse portait plutôt sur le caractère évolutif des logements existants, force est de constater que trois ans après la promulgation de la loi, le soutien national à ces travaux reste très marginal.

Il y a, de toute évidence, la preuve d’un manque de volonté politique nationale sur le sujet. Je tiens à cet égard à saluer le lancement par la Ville de Paris d’appels d’offres visant à rénover 5000 logements sociaux par an jusqu’en 2026, preuve encore d’une ambition parisienne qui se distingue d’un cadre national très en retrait sur les questions d’accessibilité.

Le même constat s’applique en matière d’éducation : pour l’énième année consécutive, la rentrée scolaire 2021 est marquée par un manque criant d’AESH, que l’on estime à 125 000 en poste pour 220 000 enfants nécessitant un accompagnement. A ce sous-effectif chronique s’ajoute le fiasco de la mise en place des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés, les PIAL, qui ont remplacé l’affectation par élève par une affectation par secteur avec des changements fréquents d’accompagnante.

En plus d’introduire d’importantes discontinuités dans les suivis, la réforme a réduit le nombre d’heures d’accompagnement par élève, et a précarisé davantage une profession déjà en grande difficulté. C’est un constat alarmant, qui ne doit jamais nous faire perdre de vue qu’une politique d’accessibilité passe aussi par les agents et agentes qui travaillent quotidiennement au contact de personnes porteuses de handicap.

Vous le savez, c’est une constante dans le groupe communiste et citoyen, nous sommes attentives et attentifs aux questions de ressources humaines.

Je pense qu’à Paris, nous sommes en capacité d’aller plus loin en matière de formation des agentes et agents de la Ville de Paris sur ces enjeux. Pour les professionnels de l’ASE, qui seraient preneuses et preneurs d’appui, de formation, pour l’accompagnement d’enfants porteurs de handicaps psychiques et physiques. Le besoin est le même pour les adjointes et adjoints d’animation et d’action sportive : cet appui serait nécessaire pour les professionnels qui œuvrent quotidiennement auprès des enfants, et l’on sait combien les politiques éducatives sont centrales en matière d’accessibilité.

L’opportunité des Jeux Olympiques et Paralympiques pourra permettre la mise en place des évènements de pratiques partagées, autour de l’éducation par le sport. Il s’agirait de favoriser un éveil sportif qui réunisse à la fois des enfants porteurs de handicap et des enfants qui ne le sont pas. Le déroulement des Jeux est un moyen privilégié pour la Ville d’organiser ces rencontres, qui pourraient par la suite être pérennisées et avoir lieu chaque année. Je sais dans ce domaine que nous pouvons compter sur l’engagement de Tony Estanguet mais aussi celui de Ryadh Sallem, Champion paralympique, un des artisans de la future cité universelle.

Nous le savons, le programme est déjà très fourni en matière de politique du handicap, mais nous pensons, au Groupe Communiste, que l’ambition en matière d’accessibilité doit toujours être poussée plus loin. Nous savons d’ailleurs qu’il s’agit là d’une vision partagée, en témoigne la richesse des stratégies handicap mises en œuvre par notre Ville.

Je vous remercie

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