« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. » Cette citation de Nelson Mandela est toujours d’actualité. Dans une société de plus en plus complexe, où le pouvoir se concentre, l’éducation est un rouage central. Comment lutter contre le réchauffement climatique sans culture scientifique ? Comment analyser les évolutions du travail, sans culture sociale ? Comment s’émanciper sans accès à la culture ?
Bref, vous l’aurez compris, l’éducation est pour moi une pièce maitresse de l’émancipation individuelle et collective.
La communication qui nous est donnée brosse un panorama des actions de la Ville. Nous en saluons l’essentiel, mais pouvons avoir des bémols ou des oppositions.
Mais parlons d’abord du contexte.
Après le mouvement de démocratisation du savoir de l’après-guerre, un mouvement contraire, de dé-démocratisation s’engage, notamment avec une dégradation du service public.
L’austérité infligée par M. Macron, Blanquer et Me Vidal depuis près de 5 ans, s’insère dans ce mouvement. Diminution du budget de l’éducation, suppression de 7500 postes d’enseignants, exclusion d’étudiants des universités, casse du dispositif REP ... l’austérité coûte cher à notre jeunesse.
A l’inverse, l’action de notre ville détonne. Paris investit. Et investit beaucoup pour ses jeunes, de la crèche, aux écoles, collèges, lycées et universités.
Les budgets sont conséquents. Ils démontrent toute la différence entre une politique de gauche attentive à la jeunesse ; et une politique de droite, qui mégote sur l’avenir des jeunes, en particulier ceux des classes populaires, car la ségrégation sociale reste l’identité de la droite.
La Ville investit donc massivement : 1. Pour ses crèches tout d’abord. Désormais 62 % des enfants peuvent bénéficier d’un accueil collectif. Après 3 mandats de gauche, Paris est le 1er département en France pour cet accueil. Quel contraste avec le bilan laissé par la droite où Paris était après l’ère Chirac et Tibéri le dernier département français. 2. Je pense à l’accompagnement des classes, avec la présence de 2000 ASEM ou aux 750 Professeurs de la ville de Paris 3. Je pense à tous ces dispositifs de soutien (actions collégiens, séjours découverte...) 4. Je pense à tous les dispositifs en faveur des étudiantEs (maison des initiatives étudiantes, AILE, distribution alimentaire ...) qui contraste avec le budget en baisse du ministère. La liste est longue et sont autant d’actions en faveur de tous les jeunes.
Laissez-moi désormais en venir à quelques points de différence.
Vous le savez, nous sommes attachés à une éducation nationale, pas municipale. Nous faisons le distinguo entre ce qui relève du scolaire d’un côté, et le péri- et extra-scolaire qui relève de nos compétences.
Permettez-moi de revenir sur les rythmes scolaires. Les chrono-biologistes divergent en fait sur le sujet (faisant la différence entre maternelles et élémentaires) ; et les enseignants en font une évaluation critique : après plus de 6 ans, le constat est que les enfants sont épuisés désormais dès le jeudi. Pourquoi ne pas organiser une consultation sur le sujet ? Nous continuons à le demander.
Ensuite, vous le savez, nous sommes sensibles à la ségrégation sociale très forte à Paris, la pire de toute la France. Elle est causée largement par l’évitement par les établissements privés. Nous voulons prendre le problème à la hauteur de l’enjeu. Nous avions fait adopter le principe d’une modulation des dotations éducatives en 2019 et le dispositif s’est concrétisé lors du dernier Conseil. Mais nous avons aussi voté en 2020 une augmentation des dotations de fonctionnement du privé annulant en partie les effets de la première mesure. Nous voudrons revenir sur ce point.
Et enfin, sur les capteurs de CO2 visant à lutter contre le Covid. La communication se félicite de la commande (enfin !) de 2400 capteurs. Mais, alors que nous alertions en décembre 2021 dernier de l’urgence de les commander pour septembre 2021, nous constatons que ces capteurs ne sont pas là alors que la 5e vague arrive. Nous n’avons pas été assez prévoyants. Nous redemandons un déploiement rapide et concernant non pas seulement 3000 mais les 11.000 classes parisiennes.
Laissez-moi conclure sur deux ambitions pour l’avenir.
La première concerne les séjours scolaires, par exemple les séjours découverte. Ils sont des moments bien souvent structurants pour les jeunes, de découverte du monde, particulièrement utiles pour les jeunes des classes populaires. Nous pourrions nous fixer l’ambition que tout jeune parisien scolarisé dans le public puisse partir une fois dans sa scolarité en séjour scolaire.
Deuxième ambition : développer l’accueil de tous les collégiens hors du temps scolaire. Sur le modèle du péri-scolaire des écoles, nous pourrions développer un péri-collège qui permettrait aux jeunes d’être accompagnés tout au long de leur journée par des adultes, pour les aider ou leur faire découvrir de nouveaux savoirs ou de nouvelles activités.
Nous saluons donc les actions de notre Ville, et en continuons à militer pour aller plus loin.
Car une éducation de qualité pour tous les enfants est essentielle pour une société du partage et du vivre ensemble.