Le 26 juillet dernier, sur les quais de Seine ou devant nos télévisions, s’ouvraient la séquence olympique sous des trombes d’eau qui auraient pu augurer du pire et qui a finalement produit le meilleur de ce que nous sommes, nous les parisiennes et les parisiens, les françaises et françaises. Après plusieurs heures d’une cérémonie aussi majestueuse que féérique, aussi audacieuse que révolutionnaire. Après une dizaine d’années de d’organisation qui aura mobilisé tous nos services… les jeux tant attendus, tant rêvés pour certains, décriés pour d’autres s’ouvraient et la magie opérait. Immédiatement.
Je parle avec émotion de cette cérémonie parce qu’elle nous a rappelé que la France et Paris étaient une grande terre du spectacle vivant, de la création. Et je veux qu’on s’en souvienne car oui Thomas Joly a su nous redonner de la joie, de la fierté et de l’envie.
Cette ode poétique et politique aux valeurs démocratiques, humanistes et citoyennes a su allier les formes les plus populaires et exigeantes de la culture française en en faisant une grande fête populaire revivifiant dont nous avions tous besoin, quelques semaines après une incompréhensible dissolution aux résultats nauséabonds.
Après cette fête, nous avons réussi le pari tout aussi populaire d’installer les jeux au cœur de la ville. En déployant les stades de manière magistrale dans les plus beaux sites parisiens. En organisant des manifestations sportives gratuites dans la ville. Je pense au marathon, à la course cycliste historique dans les rues de Paris…
Et surtout, en insufflant un vent de bonheur dans des fan zones installés dans tous les arrondissements, sauf dans le 7e arrondissement puisque Mme Dati n’a pas voulu en accueillir. Je m’arrêterai sur ce point car il fait l’objet d’un de nos vœux. Le succès populaire de ces sites de festivités mis en place par la ville de Paris doit nous interpeller. Ils ont rassemblé plus de 2 millions de personnes.
Réussir à faire se côtoyer une programmation artistique et culturelle de qualité et j’en profite pour saluer le riche programme des olympiades culturelles, réussir à faire se côtoyer des loisirs, des découvertes de pratiques sportives plus ou moins connues, des écrans et des bars dans un même lieu et dans une telle ambiance était un défi que nous avons collectivement relevé. Ces lieux sont devenus pendant un mois et demi, y compris entre les JO et les paralympiques, de véritables lieux de convivialité. Les jeunes publics ainsi que tous les parisiens privés de vacances ont pu y trouver des bouffées d’air, de détente et d’ouverture sur le monde.
Nous souhaitons, et je crois que nous sommes nombreux dans ce cas, qu’ils soient pérennisés, y compris par un accompagnement budgétaire adéquat. La dynamique de ces sites au sein des arrondissements et en particulier des scènes et écrans géants qui y ont été aménagés doivent pouvoir continuer d’accueillir chaque été une programmation de cinéma en plein air et valoriser le spectacle vivant parisien Les jeux 2024 c’est aussi un bilan féministe à valoriser, sous l’égide d’Alice Milliat qu’au groupe communiste, nous ne perdons jamais une occasion de nommer. La parfaite parité femmes-hommes dans les compétitions nous rappelle qu’elle doit être renforcée, tant dans l’accès aux infrastructures sportives, que dans la pratique et la gouvernance des clubs et des fédérations sportives.
Les jeux ont également été l’occasion d’organiser des « safe places » où la ville mettait tout en œuvre pour protéger les femmes en danger immédiat ou dans leur entourage. Des permanences installés dans les grands sites olympiques, pour mettre à l’abri, pour déployer des outils de prévention, pour permettre les signalements des violences sexistes et sexuelles ainsi que des violences conjugales, pour les prendre en charge rapidement. Ces permanences éphémères rappellent à quel point l’écoute et la présence humaine sont importantes.
Ce dispositif qui a connu une reconnaissance internationale doit être pérennisé au moins au moment des grands événement sportifs ou culturels que nous accueillons en nombre à Paris. Enfin, mes chers collègues, je reviendrai sur un aspect essentiel, parce qu’inédit, de l’héritage des jeux. Je parle évidemment de la charte sociale des jeux qu’au groupe communiste nous avons poussé dès la candidature de la ville de Paris.
Il faut rappeler le rôle fondamental de cette charte sous l’égide de Bernard Thibault qui a été conclue de manière historique par le COJO, les syndicats et les entreprises partenaires Cette initiative a permis de réduire par quatre le nombre d’accidents du travail sur les chantiers des Jeux, et de ne déplorer aucun mort c’est un véritable tournant en matière de protection des travailleurs. Cette charte constitue indéniablement l’un des héritages les plus importants, même si des efforts restent à faire pour améliorer la sécurité sur les chantiers liés aux JO, qui n’ont pas été exempts d’accidents mortels, notamment ceux du Grand Paris Express.
La sécurité au travail doit devenir une priorité permanente. C’était le sens de la délibération portée en Conseil de Paris par le Groupe Communiste en novembre 2022 visant à instaurer un objectif de "zéro mort au travail" dans la capitale. Une délibération dont nous tirons le fil actuellement avec l’observatoire des morts au travail et la charte sociale de la ville de Paris.
Madame la Maire, mes chers collègues, comme vous l’avez tous dit cette période ne doit pas être qu’une parenthèse enchantée, et ces différents dispositifs qui rendent la vie plus belle et plus facile, doivent être pérennisés.