Depuis le 22 septembre, les agents de service sans papiers employés par l’entreprise Hospitality SAS, sous-traitante de grands hôtels parisiens, sont en grève devant la Maison Bauchard, établissement de luxe du quartier des Champs-Élysées où la chambre pour une nuit atteint près de 3000 euros.
Ces travailleurs, chargés du nettoyage des chambres, dénoncent des conditions de travail indignes : absence de formation et de matériel adapté, cadences insoutenables, non-paiement des heures supplémentaires, contrats imposés sans discussion et mises à pied arbitraires après leur refus de démissionner.
Cette situation est emblématique d’un système de sous-traitance qui, trop souvent, rime avec maltraitance. Exploités du fait de leur vulnérabilité administrative, ces salariés assurent pourtant des tâches indispensables au fonctionnement d’établissements qui, eux, tirent d’importants bénéfices de leur labeur.
La responsabilité incombe à l’entreprise qui recrute sciemment des travailleurs sans papiers, mais aussi aux grands groupes hôteliers qui ferment les yeux sur ces pratiques, tout en profitant de la mise à disposition de cette main-d’œuvre bon marché.
Chers collègues, Paris s’est engagée pour la dignité au travail avec la création d’un Observatoire des morts au travail et l’adoption d’une charte sociale. Ces choix doivent nous engager à condamner fermement ces pratiques de dumping social qui bafouent le droit du travail, alimentent la précarité et fragilisent ces travailleurs.
Avec ce vœu, nous proposons que la Ville de Paris apporte un soutien clair et concret à ces salariés, qu’elle se mobilise pour obtenir leur régularisation par l’embauche, et qu’elle exige de l’entreprise Hospitality SAS le respect strict du Code du travail. Car derrière cette lutte, il y a des femmes et des hommes qui ne réclament rien d’autre que des droits élémentaires et la reconnaissance de leur dignité de travailleurs