Miss. Tic c’est d’abord une signature furtive qui apparait sur les murs de Paris, au creux des années 80’. Une signature à la force de pochoirs et de bombes aérosols sortis de ses bagages au retour d’un long séjour en Californie, où, de Los Angeles à San Francisco, elle participe aux excès des milieux underground.
En 1985, la légende est lancée sur les murs de Ménilmontant, de Montmartre, de la butte aux cailles…. Les façades parisiennes décrépites, les impasses, les trottoirs mal éclairés, les pignons restés vierges sont autant de terrains de jeux pour celle qui s’inspire des silhouettes féminines. Ces murs, elle se les approprie auprès d’autres artistes de la bande Ripolin et Vive la peinture qui détournent les affiches, peignent les palissades.
Son premier portrait la retrace en jeune fille sage et élancée, les mains sur les genoux. Une déclaration, à côté de l’image : « J’enfile l’art mur pour bombarder des mots cœurs. » Les murs deviennent sont support de prédilection mais aussi l’objet de ses délits pour lesquels elle est souvent poursuivie jusqu’en 1997 où elle est condamnée à verser 22 000 francs à un propriétaire du Marais.
C’est à partir de là qu’elle négocie avec la Mairie de Paris, en commençant par celle du 20e, avant de continuer avec beaucoup d’autres, partout dans Paris.
C’est pourquoi il nous a semblé important de valoriser un recensement et une cartographie des pochoirs de Miss.Tic dans l’espace public parisien et de créer un parcours artistique ou de tourisme culturel à la découverte de ses œuvres dans les rues de Paris.
Ce type d’outil participe d’une mémoire culturelle et artistique vive et active qui est indispensable à la fabrique de notre ville. Sans trop l’institutionnaliser, ce parcours permettre de reconnaître l’originalité de sa griffe, de la transmettre, de la faire vivre.