INTERVENTION DE RAPHAËLLE PRIMET
Marianne Faithfull était une artiste emblématique, une femme engagée qui a marqué son époque, par sa voix de contre alto cristalline à ses débuts qui se cassa très vite avant de passer sur une tessiture bien plus grave qui devint sa signature.
Née aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, elle fut une figure majeure du rock britannique. Un monde qu’elle a su marquer par une carrière de plus de 50 ans. Révélée dans les années 60 avec le titre As Tears Go By, elle s’est imposée comme une icône du Swinging London ; ce mouvement artistique qui a transformé Londres en capitale de l’avant-garde musicale et artistique, une avant-garde qui permet la fusion du design, de l’architecture, de boutique de mode et de la culture pop. Au milieu de toute cette vitalité émergeait Marianne Faithfull, une beauté flamboyante, élégante et élancée.
Dans les années 70, c’est son album Broken English qui marque un tournant avec des sonorités plus sombres et engagées et c’est à cette même période que se crée un lien profond avec la France, avec Paris.
On connait mieux le lien de Marianne Faithfull avec Mick Jagger, Brian Jones, David Bowie et d’autres que son lien à notre ville et à notre culture. Ils sont pourtant réels et importants. Au-delà de son influence musicale, Marianne Faithfull nourrissait une relation forte avec la littérature française : Baudelaire, Rimbaud, Cocteau… ces auteurs l’ont accompagné toute sa vie et Paris était devenue, dès les années 90’ après de années d’errance, un refuge artistique, où elle a relancé sa carrière. Elle y a collaboré avec des artistes comme Étienne Daho (et oui encore !) et y a enregistré des albums emblématiques comme Before the Poison par exemple, en 2004.
Marianne Faithfull incarne un pont culturel entre Londres et Paris, une inspiration pour de nombreuses génération.
Il nous a donc paru normal que cette chanteuse anglaise amoureuse de la France et qui fut également actrice, auteure, mannequin, trouve sa place chez nous, en inscrivant son nom dans la ville, à l’image d’autres figures du rock britannique honorées à Paris.