En octobre dernier nous adoptions à l’unanimité un vœu pour rendre hommage à Jina Mahsa Amini, cette jeune étudiante iranienne d’origine kurde morte sous les coups de la police des mœurs iranienne et devenue depuis symbole de la lutte pour la liberté des femmes iraniennes.
Son décès a provoqué un vent de contestation dans tout le pays, et bien au-delà des frontières. De nombreuses femmes se sont filmées sur les réseaux sociaux en train de se couper les cheveux, de brûler leur voile dans la rue, ou encore de danser dans la rue tête nue… L’indignation s’est fait sentir partout dans le monde, la Communauté internationale a exprimé haut et fort son soutien aux femmes iraniennes.
Mais la répression est, et a été extrêmement brutale. Au moins 582 personnes ont été exécutées en Iran l’année dernière, ce qui constitue le plus grand nombre d’exécutions depuis 2015, et bien au-dessus des 333 exécutions enregistrées en 2021.
Depuis le début de cette année 2023, au moins 282 personnes ont été exécutées, selon les chiffres donnés le 2 juin par Amnesty International qui nous alerte : "Si les exécutions continuaient au même rythme, il est à craindre que le nombre d’exécutés dépasse le millier à la fin de l’année ».
Les journalistes iraniennes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été arrêtées après avoir couvert la mort de Jina Mahsa Amini en Iran, elles risquent toutes les deux la peine de mort. Des milliers d’iraniennes et d’iraniens sont enfermés et torturés par le régime. C’est ainsi que l’Etat iranien entend terroriser pour faire taire le peuple.
Mais la colère ne faiblit pas même si les manifestations sont moins nombreuses, la résistance continue et a besoin de notre soutien.
Alors oui, alors que les mobilisations sont loin d’être terminées en Iran, il faut que nous continuions à montrer la solidarité de Paris. Jina est enterrée dans sa ville natale de Saqez et selon Le Réseau des droits humains du Kurdistan, sa tombe a été vandalisée le matin du 21 mai dernier. Les autorités sont déterminées à empêcher tout rassemblement public en son hommage.
Cela renforce, s’il en était besoin, la nécessité de marquer sa mémoire.