Face à la terrible guerre dont sont victimes les Ukrainiennes et les Ukrainiens, la réactivité de l’Etat, de Paris et des associations a été exemplaire, sans faille et immédiate, et l’on ne peut que s’en féliciter et souligner les efforts considérables qui ont été déployés.
En revanche, c’est une réactivité qui n’a pas manqué de nous interpeller, tant elle contrastait avec l’habituelle passivité, voire l’inaction qui caractérise l’Etat à l’égard de ce qui relève pourtant de ses compétences, à savoir la politique d’accueil, d’asile et d’intégration.
Les dispositifs de soutien aux Ukrainiens et Ukrainiennes, qu’il était de notre devoir d’apporter, ont montré qu’il était possible d’accueillir dignement dans notre pays toutes celles et tous ceux qui fuient des situations de danger pour leur vie et leur intégrité.
Pourtant, malgré de nombreuses interpellations de la Ville de Paris en direction de la Préfecture, du Ministère de l’Intérieur, des familles - des hommes, des femmes et des enfants - qui devraient être prises en charge par l’Etat, continuent à se retrouver confrontées à une situation de rue et à vivre dans une grande précarité, sans que leurs droits ne soient pris en compte.
Notre Ville utilise tous les leviers dont elle dispose pour répondre à ces carences, en mettant son foncier municipal ou celui des bailleurs sociaux au service des besoins d’hébergement, main dans la main avec les associations, mais les demandes sont très nombreuses.
En moyenne, 7.000 demandes d’hébergement par semaine, auxquelles le SAMU social ne parvient pas à répondre.
Il est donc urgent que l’Etat s’investisse, encore une fois, dans ce qui relève de sa compétence, en augmentant le nombre de places d’hébergement disponibles à Paris et en Ile-de-France, et en créant de nouveaux centres d’hébergement d’urgence intercalaires et pérennes dans l’ensemble du public, en particulier dans le foncier de l’Etat disponible à Paris.