La sociologie parisienne est diverse, plurielle. Chacune et chacun tente de poursuivre ses objectifs de vie en fonction de ses moyens et de ses capacités. Pour les familles et les classes moyennes, devenir propriétaire dans la Capitale est devenu quasi-impossible, ce qui les conduit de plus en plus à envisager de quitter la capitale.
Seulement avec de la volonté politique, on peut conjurer toutes les vérités. Cette délibération nous en offre la démonstration. Lorsqu’on fait le choix d’une Ville engagée pour ses habitantes et habitants, lorsqu’on donne les moyens de l’ambition à un organisme comme la Foncière de Paris, on arrive à proposer une autre réalité aux familles et aux classes moyennes parisiennes.
En l’occurrence nous parlons de 12 logements à la Goutte d’Or en bail réel solidaire, qui permettent de vendre le bâti en accession à moitié prix par rapport au privé, et qui répondent concrètement à ce qui reste le premier poste de dépenses des parisiennes et des parisiens : le logement. S’il est possible aujourd’hui de sortir la propriété du rang de privilège social à Paris, c’est parce que tous les outils ont été mis au service d’une politique de logement abordable. En l’occurrence ici nous avons, en plus du bail réel solidaire, la préemption, ce levier d’une Ville réactive et volontaire pour faire de toute opportunité foncière le gage d’un accès au logement abordable pour les Parisiennes et les Parisiens.
Ce sont aussi des investissements futurs, réalisés non pas avec des objectifs pécuniers, mais pour la qualité de vie des classes moyennes, actuelles et à venir, dans notre capitale. Le maintien d’une propriété de la Ville de Paris sur le foncier, le plafonnement du prix de revente et les critères de ressources qui s’appliquent à ces logements permettent de pérenniser leur vocation d’accueil des classes moyennes, quand bien même un changement de propriétaire devrait survenir. Ce dispositif inscrit ses objectifs dans le temps, dans la durée, pour une action qui diffuse ses effets bénéfiques pour aujourd’hui et pour demain.
Or tous ces effets bénéfiques, tous ses objectifs sains et ambitieux pour une ville vivante, juste et plurielle qui se traduisent notamment par l’accès à la propriété des classes moyennes, tout cela a été matériellement rendu possible grâce au vote, en Conseil de Paris de novembre dernier, d’un budget conséquent à la Foncière de Paris.
La volonté politique est la clé de cette garantie et nous pouvons nous féliciter, à Paris, d’être la collectivité qui se saisit le plus de cet outil qu’est le bail réel solidaire et qui développe autant de logements accessibles. Sortir notre capitale des mains de la spéculation foncière n’est pas un idéal inatteignable, c’est une possibilité concrète rendue toujours plus tangible à mesure que nous adoptons ce type de délibérations.