Après un premier plan vélo voté en 2018 à l’unanimité du Conseil de Paris, nous examinons aujourd’hui un second plan vélo qui fixe les orientations jusqu’à la fin du mandat. L’ambition du projet présenté est belle, celle d’un Paris accessible à 100% pour les cyclistes. Celle de parcours sécurisés, reliés aux autres départements, dans un maillage régional qui permettra à terme de se déplacer à vélo dans toute l’Île-de-France.
Une partie du chemin a déjà été effectuée avec la création des coronapistes, et leur pérennisation prévue par le plan est une bonne nouvelle. Nous le savons, plus les infrastructures sont nombreuses et sécurisées, plus le nombre de cyclistes augmente. Nous l’avons vu depuis le déconfinement, avec un nombre supérieur de cyclistes au nombre de voitures sur certains axes et certains horaires. Cette évolution est positive et nous nous en félicitons. Mais cette augmentation ne comble pas encore les inégalités qui existent encore dans l’accessibilité à la pratique du vélo.
Pour notre groupe Communiste et Citoyen, la dimension populaire liée au vélo est un critère crucial de la réussite de ce plan : c’est l’objectif simple de permettre à toutes et tous d’avoir accès à cette pratique. Nous regrettons que le mot “populaire” n’apparaisse qu’à seulement quatre reprises dans la communication sur ce nouveau plan.
Or, encore aujourd’hui, selon une étude de l’Union sport et cycle, une grande majorité des cyclistes font partie d’un public aisé, à 61% constitué de CSP+. Le combat pour que les classes populaires et les parisiens les moins aisés puissent avoir accès au vélo est donc plus que jamais d’actualité. Le vélo doit être une pratique accessible à toutes et tous, peu importe l’origine sociale, le niveau de revenu, ou la localisation géographique.
C’est l’objet de notre voeu relatif à l’accessibilité du vélo. Aujourd’hui, les prix d’entrée de gamme d’un vélo neuf se situent entre 120 et 180 euros. Autant le dire : beaucoup trop cher pour les parisiens les moins aisés qui voient leurs factures d’énergie augmenter, leurs salaires qui continuent de stagner, et le gouvernement qui croise les bras.
Nous proposons donc de renforcer les aides à l’achat d’un vélo à destination des parisiennes et des parisiens sur critères sociaux, en s’appuyant par exemple sur le quotient familial. Nous proposons également d’ouvrir cette aide à tous les agents de la Ville, qu’ils habitent ou non sur le territoire parisien, également sur critères sociaux. Cette aide ne portera plus seulement sur les vélos à assistance électrique, mais sur tous les types de vélos, y compris les vélos traditionnels.
La démocratisation, c’est pouvoir s’acheter un vélo, mais c’est également savoir rouler avec. Nous souhaitons dans le même vœu rehausser les subventions allouées aux associations qui effectuent régulièrement des formations concernant la pratique du vélo, la réparation, le code de la route. Car si le nombre de personnes qui pratiquent le vélo augmente, il est nécessaire de faire émerger aujourd’hui une “culture vélo”. Savoir rouler à vélo, ce n’est pas avoir une pratique jetable en louant un vélo en free-floating, rouler sans connaître le code de la route, et se mettre en danger ainsi que les piétons qui nous entourent.
Cette culture vélo n’émergera que par l’éducation et la sensibilisation. Nous le voyons aujourd’hui, l’augmentation rapide du nombre de cyclistes a accentué les tensions qui pouvaient déjà exister entre cyclistes, automobilistes et piétons.
Nous avons besoin d’une véritable formation, et une expérience positive existe déjà à ce sujet. Dans le 12e arrondissement, plus de 900 enfants ont été formés grâce au dispositif “savoir rouler”. Ce sont 900 enfants qui savent désormais rouler en ville, respecter le code de la route, être en sécurité sur leurs vélos.
Ce plan vélo propose de mettre en place progressivement ce programme au niveau Parisien. Nous souhaitons que cette mise en place soit accélérée, sans attendre l’obligation légale d’entrée en vigueur au cours de l’année 2022. Nous avons voté en décembre dernier un amendement permettant la création d’un poste de coordinateur afin d’assurer la formation des différents acteurs qui apprendront à nos enfants comment rouler à vélo. Aujourd’hui, ce poste n’existe toujours pas : nous espérons qu’il sera créé au plus vite.
C’est l’objet du vœu que nous déposons relatif à ce dispositif “savoir rouler”. Cette formation doit être accessible dans nos centres de loisirs et au sein de “Paris sport vacances”. Nous souhaitons que la Ville de Paris aménage un espace permanent d’apprentissage et de sécurité routière sur la pelouse de Reuilly, dans le Bois de Vincennes. Cet espace sécurisé permettrait aux enfants et public de tout âge d’acquérir cette culture vélo nécessaire à la bonne cohabitation entre cyclistes, automobilistes et piétons.
Vous l’avez compris, le groupe communiste et citoyen votera bien sûr en faveur de ce plan vélo. Nous sommes guidés par un seul objectif : sortir du cliché du bobo à vélo pour faire du cyclisme une pratique populaire accessible à toutes et tous.