Vous le savez, l’objectif de réduction de la circulation des véhicules thermiques est partagé sur les bancs de la majorité municipale, afin de lutter contre la pollution de l’air et la pollution sonore. Nous savons aussi que les premières victimes de ces pollutions, ce sont les habitants des quartiers populaires.
En juillet dernier, vous nous proposiez une délibération afin de mettre en place un pass pour les deux roues à moteur. Déjà alors, nous nous étions abstenus.
Aujourd’hui, les élus du groupe Changer Paris présentent une série de vœux proposant des aménagements concernant ce pass : nous n’en voterons aucun. Non pas que nous ne souhaitions pas un aménagement du pass, mais nous ne sommes pas en accord avec la méthode proposée par la droite.
Nous ne pensons pas que la profession doit être le critère de cet aménagement. Certaines professions nécessitent en effet des déplacements rapides, soit à des horaires spécifiques, mais sont très bien rémunérées.
Nous pensons au contraire que si aménagement il doit y avoir, il doit se faire sur critères sociaux. Certes, les deux roues motorisées sont utilisées en moyenne à 30% par des cadres et 26% des professions intermédiaires. Et si, en effet, les classes populaires ne représentent pas la majorité des usagers de ce moyen de transport, nous ne pouvons négliger la partie importante de livreurs, de serveuses et de serveurs dans les restaurants, et de tant de travailleurs n’ayant pas une rémunération importante qui ont besoin de ce moyen de transport.
Pour notre groupe, l’écologie comme la sobriété ne peuvent s’appliquer aux pauvres comme aux riches. Sinon, il sera nécessaire de remplacer sobriété par austérité.
Nous ne voterons pas les vœux de la droite, mais nous continuons de penser qu’un aménagement sur critères sociaux est aujourd’hui nécessaire.