Communistes Paris

Crématorium du Père Lachaise - Un choix politique clé : mettre fin à la marchandisation des obsèques à Paris

Cette délibération est une victoire que notre groupe est heureux de célébrer après des années de tractations. Elle est une étape majeure pour Paris et pour notre conception du service public.

Le retour du crématorium dans le giron de la Ville confirme une conviction ancienne : la prise en charge de la mort ne peut être abandonnée aux logiques marchandes. Chacun devrait être égal face à la mort, et pourtant dans l’un des pires moments de leur vie les familles sont confrontées à un marché où la rentabilité et le profit dictent les prix. En France, le coût moyen des obsèques s’élève aujourd’hui à environ 4 000 euros, dans un secteur qui pèse plus de trois milliards d’euros par an et où les géants privés, OGF et Funecap, contrôlent déjà un tiers du marché.

En reprenant ce marché des mains de la Funecap, qui a failli dans l’exécution du contrat, Paris rend dignité et empathie à toutes les familles touchées par le deuil. En effet, depuis la libéralisation des pompes funèbres en 1993, les tarifs ont augmenté bien au-delà de l’inflation et la concurrence promise par la privatisation de ces services n’a jamais réellement existé, comme l’a dénoncé la Cour des comptes en 2019. Dans un secteur où l’abus de position dominante n’est jamais très loin, la Ville de Paris assure aux parisiennes et aux parisiens respect et écoute.

A l’inverse, pour ces géants du funéraire, la douleur des familles devient une opportunité de profit, leur faiblesse une donnée à exploiter : techniques commerciales agressives, pressions sur les salariés, frais optionnels imposés, erreurs irréparables sur le traitement des corps, cérémonies bâclées... La liste est longue. De nombreux témoignages recueillis dans le livre-enquête "Les Charognards" des journalistes Brianne Huguerre-Cousin et Matthieu Slisse paru en octobre dernier révèlent des pratiques où l’accompagnement de l’humain, pour les vivants comme pour le défunt, passe après la rentabilité.

Certaines entreprises forcent leurs salariés à vendre des services funéraires comme on vend des télévisions, au point que ces travailleurs évoquent des conditions de travail indignes et une souffrance morale extrême. Pour eux aussi, nous avons une autre vision. La Société Publique Locale Funéraire de Paris s’est, elle, engagée à reprendre l’ensemble des agents en poste au crématorium du Père Lachaise avec leurs qualifications, salaires et ancienneté. Elle prévoit également de compléter ces effectifs notamment par l’embauche de maîtres de cérémonie et assistants aux maîtres de cérémonie afin d’améliorer les conditions d’exercice des agents et les conditions de prise en charge des familles. C’est pour rompre avec cette logique d’ultra-capitalisme d’outre-tombe que la Ville choisit aujourd’hui de confier à la Société Publique Locale Funéraire de Paris, dans le cadre d’une quasi-régie, la rénovation et la gestion du crématorium du Père-Lachaise. Une SPL qui connaît historiquement le terrain, les familles, leurs besoins, et qui se distingue par une approche humaine et non pécuniaire.

La Ville conservera la maîtrise des tarifs, validés en toute transparence par le Conseil de Paris, avec des évolutions strictement encadrées et la garantie d’une prise en charge gratuite pour les personnes décédées sans ressources - dont certaines entreprises font peu de cas. L’offre de la SPL comprend aussi une proposition de charte éthique, et des cérémonies seront prévues pour accompagner chaque usager dans sa singularité et ses croyances.

La délégation de service public permettra, outre l’accueil des familles, d’enfin lancer les travaux indispensables au crématorium du Père-Lachaise avec la modernisation des fours ou encore la rénovation des locaux. Financièrement, la Ville bénéficie d’un contrat de sept ans, suffisamment long pour amortir l’investissement avant un retour gratuit des installations dans le patrimoine municipal.

Ce choix n’est pas seulement technique : il est politique. Il réaffirme que les moments de deuil doivent être protégés des logiques de concurrence et de spéculation. Le service public est le seul garant du respect, de la dignité et de l’égalité face à la mort. Évidemment, notre groupe votera en faveur de cette délibération pour la signature du contrat avec la SPL Funéraire de Paris, que nous avons toujours soutenu.

Raphaëlle
PRIMET

Élue du 20e arrondissement au conseil de Paris

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