Nous avons là un projet de délibération qui porte sur les questions d’aide alimentaire, parce que, oui, malheureusement, c’est encore une réalité. Il y a des personnes qui, pour réussir à répondre à un besoin aussi primaire que celui de se nourrir, celui de pouvoir manger, ont besoin de l’aide d’associations à travers des distributions, à travers des dispositifs. Il faut le souligner, les associations travaillent pour que ce soit toujours plus respectueux de la dignité des personnes. Je pense à cette action de "La Chorba", avec le restaurant municipal des agents de la Ville de Paris, pour que les personnes puissent prendre un repas dans de bonnes conditions, assises à table. Ce n’est pas toujours possible, mais il faut souligner que les associations y travaillent.
On est loin des caricatures que l’on voudrait parfois nous faire croire, que l’on entend ici, dans cet hémicycle, que ce soit du côté de la Préfecture à la tribune ou de l’autre côté de l’hémicycle, ces distributions alimentaires qui seraient la raison, le fameux "appel d’air" de toute la pauvreté qui viendrait sur les trottoirs de Paris. Je pense que ce n’est pas sérieux.
Nous devons nous inquiéter de ce qu’il se passe vraiment sérieusement. Vous avez vu, comme moi, la dernière étude qui est sortie : un enfant sur cinq ne mange pas trois repas par jour en France, un enfant sur cinq ! Cette statistique est énorme ! Des enfants qui ne mangent pas trois repas par jour.
Heureusement, là aussi, on a les cantines scolaires. C’est-à-dire que ces enfants, quand ils vont à l’école, ils ont au moins le repas du midi qui est assuré, qui est chaud, qui est sain, qui est équilibré. Je trouve ce chiffre absolument effarant et il nous donne un indicateur sur ce qui est en train de se passer en France. Nous saluons encore une fois tout le travail fait par ces associations et le soutien que leur apporte la Ville pour pouvoir continuer à mener leurs actions au quotidien, mais aussi continuer à innover, à travers des subventions d’investissement, pour renouveler, par exemple, leur parc de véhicules, pour avoir des véhicules plus propres, plus écologiques, pour pouvoir aussi distribuer des denrées alimentaires plus qualitatives, pour que les gens puissent bien manger.
A ce projet de délibération, nous avons "raccroché" un voeu pour demander l’ouverture d’une laverie solidaire dans le 19e arrondissement. Ce voeu a été porté par ma collègue Gwenaëlle AUSTIN et adopté à la majorité, voire à l’unanimité du Conseil du 19e arrondissement, parce que l’accès à la nourriture, c’est important, mais l’accès à l’hygiène, aux soins, pouvoir laver ses vêtements, c’est aussi important. Cela participe de la dignité de la personne, de pouvoir avoir un endroit où on lave ses vêtements, où l’on a des vêtements propres. Malheureusement, il n’y en a pas assez à Paris, en tout cas pas assez pour répondre à l’ampleur des besoins. Nous demandons donc que la Ville puisse se pencher sur la possibilité de développer des laveries solidaires.
Nous avions évoqué un temps que cela puisse être dans les bains-douches, parce que cela a du sens, pour nous, de se dire que les personnes vont dans les bains-douches et pourraient, en même temps, avoir accès à une laverie. Ce ne sera peut-être pas toujours possible, parce que l’espace est contraint.
Néanmoins, puisque la Ville de Paris est engagée dans un grand plan de réhabilitation de tous les bains-douches et que des travaux sont lancés dans ces espaces, on pense que c’est aussi le bon moment pour y réfléchir. Quand on lance les travaux, on souhaite que des études puissent être menées dans le 19e arrondissement, et même dans tout Paris. A chaque fois que l’on refait un bain-douche, chaque fois que l’on fait des travaux, que l’on se pose la question : peut-on y installer quelques machines à laver ? On propose que cela puisse se faire sur la base d’un appel à projets, avec portage d’une association. Je vous invite à voter ce projet de délibération et à voter ce voeu.
Je vous remercie.