Dans cette délibération vous souhaitez lancer une étude en vue de créer un site patrimonial remarquable, ou SPR, en lien avec les Rives de Seine.
C’est un secteur classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1991. Un secteur qui a déjà été modifié l’an dernier afin de s’adapter aux limites du précédent périmètre.
En novembre dernier nous avons adopté un plan local d’urbanisme qui est venu actualiser les protections et les évolutions que nous estimions nécessaires pour adapter la Ville aux effets du changement climatique tout en préservant le patrimoine parisien.
Dès lors, nous avons un peu de mal à comprendre cette initiative qui vient peu ou prou remettre en cause ce travail qui s’est étalé sur 4 années. Au-delà de l’initiative même, nous ne comprenons pas non plus le périmètre retenu : les 7 premiers arrondissements dans leur intégralité.
Qu’est-ce qui justifie qu’un secteur aussi vaste soit retenu ?
C’est-à-dire que si on acte que les 7 premiers arrondissements constituent demain le SPR, d’un point de vue réglementaire ils seront couverts soit d’un plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine, soit d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur comme c’est déjà le cas dans le 7e arrondissement et dans le Marais.
Dans ce dernier cas, on soumettrait chaque opération dans l’intégralité des 7 arrondissements à l’avis conforme, donc contraignant, des architectes des bâtiments de France.
C’est-à-dire que Paris accepterait de transférer une partie de sa compétence en matière d’adaptation, de préservation et de transformation de la ville. C’est une hypothèse et un choix que nous comprendrions difficilement sur un tel secteur.
Paris manque-t-il vraiment de dispositions de protection de son patrimoine ? Je n’en ai pas la conviction. Dès lors, renforcer les protections patrimoniales ne me semble pas aussi indispensable que cela.
Qui plus est, un niveau de protection supplémentaire ne doit surtout pas venir immobiliser notre action en matière d’adaptation du bâti au changement climatique. Le patrimoine devra évoluer, être entretenu et rénové si nous souhaitons réellement le sauvegarder.
Mais ne soyons pas dupes, derrière cette initiative on se remémore tout à fait celle de Mme Rachida Dati qui est toujours prompt à instrumentaliser son Ministère à des fins politiciennes et qui annonçait la création d’un comité chargé de renforcer la protection du patrimoine des bords de Seine.
C’est une initiative qui laisse entendre que la Ville et notre majorité ne fait pas le nécessaire en la matière et qui vient uniquement alimenter sa candidature pour la Mairie de Paris. C’est grotesque puisque nous avons su collectivement améliorer ce cadre en l’adaptant au changement climatique en actant par exemple la piétonisation des voies sur berges.
Les rives de Seine étaient-elles mieux protégées lorsqu’elles étaient des autoroutes urbaines ?
C’est un modus operandi puisque Mme Dati avait agi de la même façon lorsqu’elle demandait le classement de la Tour Eiffel aux monuments historiques.
Tout ceci dans le but de laisser supposer que la Tour n’est pas assez protégée et que notre gestion menace sa viabilité. C’est bien évidemment ridicule.
Cependant, bien qu’opposés à cette vision d’une capitale trop peu protégée et puisqu’il s’agit ici d’une étude, sans dogmatisme, nous voterons cette délibération… dans l’espoir qu’elle puisse éclairer notre avis final.
Je vous remercie.