Ce vœu, nous y travaillons depuis longtemps et je suis heureuse de vous le présenter : il revient sur la persécution des femmes depuis le Moyen Age et particulièrement à l’époque moderne.
Persécutées, parce qu’elles ne rentraient pas dans le moule, parce sans enfants, parce qu’elles auraient pactisé avec le diable ou eu des relations sexuelles avec ce dernier, parce que guérisseuses ou sages-femmes, parce qu’elles détenaient une pharmacopée et des savoirs ancestraux que les théologiens masculins qui tentaient d’établir les fondements de la science et du savoir, refusaient de reconnaître…
En un mot, persécutées parce que détentrice d’un savoir que les hommes ne voulaient pas partager. Ces femmes devenaient dès lors des sorcières que des ouvrages comme Le marteau des sorcières, fameux bréviaire des chasseurs de sorcières, ont largement contribué à poursuivre en légitimant ces violences.
Nous le rappelons dans le vœu, ces persécutions souvent basées sur des rumeurs ont conduit à des tortures et des assassinats sous prétexte de sorcellerie, notamment à Paris où des procès célèbres ont eu lieu. Celui de Jeanne de Brigue dite La Cordelière, comme beaucoup, se termina sur un bucher où fut brûlée vive le 19 août 1391. Mes chers collègues, alors qu’aujourd’hui, les féminicides sont un fléau et que la lutte contre les violences faites aux femmes doit redevenir une priorité nationale, le combat de reconnaissance des sorcières est devenu symbolique.
Cette répression de la sorcellerie peut, en effet, être lue comme une métaphore de la condition féminine à travers l’histoire. Les travaux de Mona Chollet ont largement contribué à vulgariser cette vision d’une manifestation de l’hégémonie patriarcale.
Avec ce vœu, nous souhaitons sensibiliser le public à une partie souvent méconnue de l’Histoire : · en créant un parcours un parcours mémoriel, un itinéraire historique dans Paris pour rappeler les persécutions subies par les femmes accusées de sorcellerie, · mais aussi en organisant une cérémonie annuelle de commémoration sur la place de l’Hôtel de Ville où longtemps, un bucher était installé.