Nombreuses sont les ONG et les études scientifiques qui nous alertent : la biodiversité s’effondre. Notamment les populations d’oiseaux dans nos champs. L’eau française, elle, est contaminée par un fongicide interdit depuis quelques années. De plus, l’empreinte alimentaire du territoire parisien représente 20% de la totalité de ses émissions de gaz à effet de serre. Tout ceci est dû à une même cause : la logique de l’agriculture industrielle qui prédomine et qui dicte bien trop souvent la façon dont nous mangeons.
A ce titre, et vous ne l’ignorez pas, notre alimentation est politique et représente un fort enjeu en matière de réduction de notre impact sur l’environnement.
Personne ici n’ignore non plus que les Communistes prônent un pilotage public en matière d’écologie, nous permettant de penser notre action en cohérence, la planifier et la mener à bien. Ce que ne permet pas, nous le regrettons fort, le marché !
En ce sens, nous accueillons positivement, et à l’occasion saluons madame Audrey Pulvar pour son action, la création d’AgriParis Seine. C’est une initiative bienvenue tant la planification écologique demande des outils pertinents afin d’être menée à bien.
D’une part, permettre à des territoires de consommateurs de travailler avec des territoires de producteurs, main dans la main, est une étape nécessaire pour structurer des filières durables, biologiques, de circuit-court et ainsi accompagner les producteurs de ces territoires afin de répondre à la très forte demande francilienne. Je pense notamment au bénéfice que pourront en retirer les acheteurs de la restauration collective parisienne. Restauration collective qui nourrit beaucoup de parisiennes, de parisiens et de petits parisiens et qui poursuit de grands objectifs en matière d’alimentation durable.
Nous saluons cette initiative non pas seulement comme l’outil plus que pertinent que représente AgriParis Seine, mais bel et bien comme possibilité de lier des objectifs écologiques et sociaux : une pratique agricole plus respectueuse de notre environnement permettant de favoriser une alimentation plus saine pour tous et, c’est un enjeu de santé publique, et, in fine, de déboucher nous l’espérons sur un revenu paysan plus juste que ce que leur impose aujourd’hui le système agro-industriel et la grande distribution. Pour aller plus loin, nous espérons que cela ne permettra pas seulement le développement d’un meilleur revenu paysan mais bel et bien le travail paysan lui-même, tant le secteur en a besoin.
En sommes, nous épousons pleinement la logique visant à encourager et développer de nouvelles pratiques, vertueuses, par le biais de l’action des collectivités. Cependant, nous pensons que la structuration de ces filières et le développement d’une agriculture durable passera par une action résolue de l’Etat… mais dans ce domaine comme dans bien d’autres, nous constatons son insuffisance. Pire encore, 150 sénateurs de droite proposent désormais d’assouplir la réglementation française en matière de pesticides.
Alors, dans ce contexte, nous espérons que cette association réunissant de beaux territoires s’élargira, accueillant de nouveaux acteurs à mesure qu’elle démontrera son intérêt, afin de construire notre souveraineté alimentaire et la résilience alimentaire.