Chers collègues, cela ne vous a pas échappé, le 18 novembre dernier s’est tenue la cérémonie des Pics d’Or, organisée par la Fondation Abbé-Pierre. A Paris, nous n’étions pas en reste. Nous avons eu trois nominations et un Pic d’Or. Ce n’est pas pour la Ville, mais parce que je pense que c’est important de dénoncer, le Pic d’Or a été décerné à la "Living School of Paris", une école qui promeut l’écocitoyenneté, mais pas en bas de chez eux. Installés rue Manin, ils ont installé de jolis petits pics un peu innovants, on peut leur reconnaître cela, pour empêcher à toute personne qui, à force d’errer dans les rues, aurait un peu mal aux jambes, de pouvoir s’installer en bas de chez eux.
Etaient aussi nommés, mais n’ont pas été lauréats, le commerce LECLAIREUR au 40, rue de Sévigné, qui n’aime visiblement pas avoir de la compagnie devant sa vitrine, ainsi que le commerce bien connu "Rougier & Plé", 11, rue Hautefeuille, dans le 6e arrondissement, qui a élaboré de jolis pics devant son magasin. On parle de ces trois-là, mais il y en a beaucoup d’autres. Nous avons souhaité faire ce voeu et en reparler au Conseil de Paris, parce que, dans le 19e, il faut là aussi le nommer, le bailleur "3F" a installé à côté de chez "Emmaüs", quand même, pour situer un peu le culot devant lequel on est, un dispositif anti-S.D.F. qui, en plus d’être odieux sur le fond, était extrêmement dangereux, à l’angle de la rue Archereau et de la rue Riquet. C’étaient des lames de fer posées à même la rue, à même le trottoir. Ils l’ont fait juste après une mise à l’abri organisée par la Ville de Paris. Ce n’est plus possible.
Ce n’est plus possible, parce que ces dispositifs, d’une part, sont dangereux pour les personnes sans-abri, mais ils sont aussi dangereux pour tous les Parisiens et toutes les Parisiennes. De plus, ils contribuent à l’invisibilisation de ces publics, qui sont obligés de se cacher toujours plus loin et, donc, de se retirer des maraudes.
Pour conclure, nous souhaitons qu’un travail soit mené pour identifier ces dispositifs, pour identifier celles et ceux qui les installent, et qu’ils soient incités très fortement par la Ville à retirer leurs dispositifs et leurs mobiliers anti-S.D.F. Je vous remercie.